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Critique de Ericpct


Depuis Homère, tout a déjà été écrit sur l'horreur de la guerre et comment elle transforme Monsieur Toutlemonde en machine à tuer. Et pourtant! La nature humaine étant désespérément immuable, l'homme étant foncièrement incapable de ne pas reproduire indéfiniment les erreurs d'un passé qu'il a trop souvent tendance à oublier lorsqu'il ne cherche pas à le magnifier, il est nécessaire, encore et toujours, de dire l'horreur de la guerre.
Dans ce livre qui marque à jamais, et qui a eu la chance rare de ne pas être trahi en étant porté à l'écran (sous le même titre), pas de manichéisme. Les salauds sont dans les deux camps, et parmi eux, il se peut parfois qu'une lueur de civilisation luise encore un peu. Cette guerre que la cécité des autorités comme le désir de la population françaises de passer à autre chose après les ravages de 39-45 , minimisent en "événements d'Algérie" est le sujet traité sans concession ni tabou par ce remarquable livre. Rien n'y est omis de la torture à la gégène d'un prisonnier au "traitement" au napalm d'un détachement de rebelles, en passant par les techniques de guérilla qui accablent les civils dont on ne veut plus croire en la neutralité. Dans cette guerre, comme dans toutes les guerres modernes, il n'y a pas d'entre deux:: si tu n'es pas mon allié, alors tu es mon ennemi et je dois te détruire avant que tu ne me détruises. Les idéaux que peuvent porter les recrues en arrivant de métropole, quel que soit leur grade, officier ou bidasse,, résumés par les trois mots "liberté, égalité, fraternité" censés s'appliquer aux trois départements sur lesquels l'ordre doit être restauré, se fracassent bien vite sur la réalité. Pas étonnant alors que certains, en plus d'y perdre leurs convictions, perdent aussi l'esprit.
Par le message qu'il assène, ce livre, reste -hélas- d'actualité. Il suffit de le transposer ailleurs à une autre époque, et sa pertinence demeure. de quoi désespérer de la nature humaine.
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