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Critique de Runi


Cet ouvrage de la série d'Osprey consacrée aux forteresses a quelque chose d'ironique : en général les fortifications servent à empêcher ceux qui sont dehors d'entrer, pas à interdire à ceux qui sont dedans de sortir. Car, en dépit des dénégations du sinistre Honecker, le but était bien d'empêcher les gens, en particulier ceux ayant un minimum d'éducation, de quitter le merveilleux paradis socialiste.

Comme d'habitude, Gordon L. Rottman traite avec soin son sujet, qu'il connaît d'autant mieux qu'il était dans les années quatre-vingts dans un groupe de reconnaissance longue distance et qu'il aurait été amené, en cas de conflit, à s'infiltrer à travers la frontière. Ce qui est intéressant dans cet ouvrage, c'est que, en dépit de son titre, il ne se focalise pas sur le mur de Berlin, mais accorde une attention égale au reste de la frontière, qui, bien que souvent oublié, était doté de moyens répressifs encore plus impitoyables, comme des champs de mines et des clôtures piégées. L'auteur décrit ainsi avec minutie les différents systèmes mis en oeuvre et la manière dont ils ont évolué au fil du temps, de même que la vie des Vopo et Grenzer qui surveillaient le mur (qui n'était pas facile, la confiance régnant si bien dans la fraternelle DDR que les membres d'une patrouille devaient par exemple toujours être en vue les uns des autres, pour pouvoir abattre celui d'entre eux qui essaierait de s'enfuir). Les évasions ne sont en revanche pas traitées autrement que sur le plan statistique, ou pour évoquer rapidement telle ou telle anecdote : l'espace limité disponible dans les livres de cette collection ne permettait très probablement pas de développer davantage sur le sujet.

L'iconographie est satisfaisante : les photographies ont le mérite de ne pas se concentrer sur le déjà bien connu mur de Berlin, mais de montrer le reste de la frontière et les situations ubuesques engendrées par cette démarcation, comme ce meunier dont la maison était à l'Est et le moulin à l'Ouest, et qui dû déménager du jour au lendemain. Les illustrations de Chris Taylor, si elles remplissent plus ou moins leur rôle informatif, ne sont en revanche pas très jolies, de mon point de vue.

L'ouvrage aurait pu mériter cinq étoiles, mais je le pénalise pour le nombre parfaitement excessif de fautes d'orthographes et de coquilles. L'exemple le plus affligeant en est la liste des Länder, où les noms allemands sont (très) mal orthographiés dans six cas sur seize ! (Saxhsen ? Sérieusement ?!)
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