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Critique de Jabberwoky


Après avoir enchainé les romans décevants (voir carrément énervants) pendant plusieurs mois, j'ai décidé de faire une pause de nouveautés lyophilisées et de relire un bon vieux classique de ma jeunesse : la saga Harry Potter.
La dernière fois que je les avais re-re-re lus, c'était il y a plus de 15 ans, je sortais de l'adolescence, et j'étais curieuse de savoir si ma lecture d'adulte serait différente.
Résultat : oui, une fois adulte, j'ai relus Harry Potter avec un regard un peu différent (mais spoilers : la magie est toujours là, et Hogwarts will always be there to welcome us home).
Les comportements caricaturés ou simplistes de certains personnages m'ont plus choquée et dérangée que quand j'étais ado et m'ont paru souvent invraisemblables. Comme Snape, par exemple, son comportement est révoltant. Ado, je me souviens lui avoir pardonné son harcèlement envers Harry avec une facilité déconcertante. Adulte, je le vois avec bien plus de nuance, et n'en fais plus un héros tragique : c'est une mauvaise personne, qui avait des opinions pourries, harcelait des ado pour le plaisir, et faisait une fixette malsaine sur une femme qui ne voulait pas de lui. Hagrid, qui met en danger ses élèves et fait preuve d'une stupidité abyssale parfois, ou même Dumbledore, qui laisse ses professeurs quasi torturer ses élèves OKLM et manipule tout le monde. de la même manière, le monde magique en général souffre de la relecture une fois adulte : non mais qu'est-ce que c'est que ce système judiciaire brinquebalant, qui juge un gamin au tribunal parce que le Ministre a ses nerfs ? Qu'est-ce que c'est que cette société injuste, tyrannique, mal fichue ? Où on découpe des mandragores en rondelles alors qu'elles sont sentientes et on force des créatures intelligentes à la servitude ? Enfant, et ado, il m'a semblé accepter ces faits, sans trop me poser de questions sur ce que cela voulait dire, avec la tolérance a l'invraisemblance des enfants.
Me voilà adulte, et à la lecture, mon raisonnement va plus loin, et mon analyse aussi : oui, les traits sont grossis, mais cette société parfois révoltante n'est que le reflet grossis et caricaturés de notre propre monde, plein d'inégalités et d'abus. Et je pense que c'était vraiment un bon moyen de faire faire se poser des questions aux enfants et aux ado. Parce que avec le recul, je m'aperçois que je me les suis posées, en fait, ces questions, en lisant l'histoire. de façon détournée, peut-être, inconsciente, mais oui, indubitablement je me suis posée des questions a l'époque. Par exemple, Hermione qui protestait seule contre l'esclavage des elfes m'avait fait prendre conscience des inégalités de la société magique, de la force de « la norme » sur un individu isolé, et de la difficulté à aller contre cette norme. Et par ricochet, je pense que cela m'a aidé à me construire un système de valeur où je suis plus apte a voir, aujourd'hui, les inégalité de ma société, même quand je suis en position privilégiée.
Et puis, par-delà ces questions d'éthique ou de vraisemblance, la magie HP est toujours là. Peut être en partie parce que je suis un pur produit de la HP generation, et que ces bouquins font partie intégrante de mon imaginaire. L'univers créé par JKR, l'extraordinaire richesse de son imagination m'ont emportée avec autant d'efficacité que quand j'avais 12 ans. Mais surtout, ce qui m'a le plus émue, c'est de reprendre conscience de ce phénomène incroyable que nous avons tous vécu à l'époque, cet engouement générationnel, qui nous a portés, ensembles, de livre en livre et de film en film, au point que maintenant les jeunes se moquent des Millenials parce que nous continuons a faire référence a notre Maison, a notre patronus, a nos couleurs.
Oui, j'ai repleuré en lisant la mort de Sirius, de Remus, de Dobby (oh, Dobby !), mais en réalité, j'ai encore plus pleuré en me rendant compte que Hogwarts will always be there to welcome me home.
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