AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LoupAlunettes


"Un livre qui montre qu'une rencontre peut être aussi belle et fragile qu'un coquelicot qui pousse sur la bordure d'un trottoir.". C'est la note de 4ème de couverture.

De l'inattendu donc, on aime ça, que les belles lectures nous prennent par surprise.

Alors voyons.



Ce qui semble vaguement ressembler à une feuille de Ginkgo attire notre oeil, nous nous trouvons dans un curieux face à face avec le personnage de la 1ère de couverture.

La rencontre avec le livre.

Et en ouvrant l'album, d'autres feuilles, d'autres plantes nous accueillent en pages de garde, des coquelicots, en herbier, en esquisse au crayon.

Nous sentons les branches d'une délicatesse plantée nous tendre les bras, ses feuilles déja nous chatouiller les sens.



C'est un texte poétique et sensible, nous laissant une marge d'interprétation suivant notre sensibilité.

Le personnage rompt avec quelqu'un de cher, souvent avec cela le temps s'arrête ou tourne à une autre vitesse que l'événement qui nous happe.

L'artiste Chiara Carrer l'illustre parfaitement bien, une masse dense, un tourbillon, une fourmilière en activité à laquelle échappe le personnage pris dans l'émotion du moment.



Logé dans cette parenthèse, il a alors le temps de remarquer toutes les plantes qui résistent à la pose de la pierre et du béton, qui s'immiscent, glissent entre les failles.

Ce qui nous paraîtrait insignifiant est d'un paradoxe curieux et fascinant pour le personnage qui repère cette discrète invasion partout où il va.

Une force inspirante à priori.



Le personnage plante alors à son tour des graines du souvenir, des bouts de poèmes pliés ou anecdotes qu'il plante à des endroits clé dans des fissures, à l'intention de celle qui fut ou à qui voudra finalement.

Une drôle de façon d'aller de l'avant, dirions-nous et pourtant n'est-ce pas aussi un des talents de l'écriture, de libérer, un peu, de repartir sur de nouvelles bases en échangeant.

L'interprétation est subtile, Marie-Christophe Ruata-Arn se montre peu démonstratif, mais le charme de ce qui n'est pas dit, celui des images qui donnent l'impression d'avoir été travaillé sur du calque, tous ses éléments nous ramènent à une temporalité où les émotions ont le temps de nous parler.

Comme une bonne infusion qui prend le temps d'aromatiser et cela détend à la lecture.

Un album surprenant sur la rupture qui fera mouche auprès des jeunes publics qui ne trouvent pas toujours les mots dans ces circonstances.

A découvrir.

Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}