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Critique de deliredelivre


Ce roman a la qualité de pousser à quelques réflexions hors des sentiers battus, notamment sur les questions de l'écologie politique et des rapports entre l'occident et le reste du monde. Rufin balaie la figure de l'écolo urbain sympathique qui se rend à la boutique bio en bicyclette pour nous présenter celle bien plus menaçante de l'écologiste radical américain, prêt à en découvre avec l'espèce humaine, surtout quand elle réside au sud de l'équateur. Cette pensée malthusienne va à l'encontre des idéaux de l'humanitaire auquel l'auteur a consacré vingt ans de sa vie. Mais pour moi, il échoue dans sa mission sur plusieurs points :

Tout d'abord, il reprend en détails certaines thèses de la « deep ecology », mais sans jamais en démontrer les limites. Car si c'est bel et bien dans les pays pauvres que les plus grandes menaces pèsent sur l'environnement, ce n'est pas seulement du fait de la pauvreté. La thèse qu'en éliminant les pauvres, on arrête la crise écologique est absurde. Si les forets tropicales diminuent, c'est pour produire le soja, le café et l'huile de palme dans les pays dits développés. Si l'extraction des de métaux précieux polluent les terres et les eaux, c'est pour fabriquer les téléphones portables que nous trimballons dans nos poches et parer les cous de nos riches concitoyens de bijoux inutiles. Oui la pollution se passe au sud. Mais c'est pour assouvir la boulimie du nord

En focalisant sur cette écologie radicale, il rate un point important : celui du colonialisme vert, véhiculé par les ONG occidentales. En imposant des modèles de conservation de la nature qui en excluent les communautés locales depuis des décennies, ces organismes sont à l'origine de drames humanitaires. C'est là que s'exprime pour moi la plus grande tension entre l'idéal humanitaire et celui de la protection de la nature. Et celle là n'est pas le fait de quelques hurluberlus survivalistes cachés au fin fond des Appalaches.

Au-delà de ces questions de fond, j'ai trouvé le style vraiment limite. Beaucoup de longueurs et de descriptions inutiles. Des dialogues interminables et sans relief. Ça m'a évoqué un peu les auteurs comme Musso. La psychologue des personnages dessinés au marteau piqueur. Des tonnes de généralités outrancières sur les différents pays, glissées entre une galerie de fiches d'information sur les lieux traversés. Bref, une lecture intéressante sur certains points, mais qui ne restera pas dans les annales.
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