J'ai mis longtemps à me décider à commencer ce monument. J'imaginais une lecture ardue, un livre dans lequel il serait difficile d'entrer.
Erreur, dès les premières pages, j'étais accrochée, c'est un des meilleurs débuts de livre que j'ai jamais vu. Quel extraordinaire talent de conteur! Quel foisonnement, avec des contes, des rêves (parfois à demi éveillés) emboîtés les uns dans les autres, des sauts dans l'espace et dans le temps. C'est un roman dense qui crée son propre univers, fort éloigné d'une conception linéaire du récit. Au fait de quoi parle ce roman ? du bien, du mal, présents en chacun de nous,et de leur lutte, symbolique, mythique mais aussi parfois réelle. A travers notre société, en Angleterre, en Inde, à travers les personnages de Gibreel Farishta, plutôt angélique et de Saladin Chamcha, plutôt démoniaque, qui revisitent de nombreux mythes. le propos central est de se méfier de toutes les croyances ou religions non pas à cause d'elles-même, mais parce qu'elles peuvent être détournées, instrumentalisées par des hommes dans leur propre intérêt. En fait, ce livre est surtout impossible à résumer comme à raconter. Je n'ai qu'un regret : ne pas l'avoir lu plus tôt.
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