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Critique de Bruidelo


Ça se lit bien, les personnages sont intéressants, c'est efficacement mené. Et l'histoire dont Armand Salacrou s'inspire ne manque pas d'un bon gros potentiel dramatique, une histoire qui s'est vraiment passée au Havre, qu'on retrouve dans La vie est un long fleuve tranquille: à la suite du pétage de plomb d'une infirmière, deux bébés de milieux sociaux très différents ont été échangés.
Les disparités sociales, du coup, sont violemment mises en relief. Richard, que Guy et ses amis surnommaient le Crassou parce qu'il puait la pauvreté et le poisson que sa mère vendait dans la rue et Guy, élevé dans la belle villa de la Côte d'une famille de négociants en rhum et d'armateurs, sont depuis la sixième les pires ennemis. Quand ils apprennent qu'ils ont été échangés bébés, évidemment ils sont salement tourneboulés. C'est que pour Richard, haïr Guy, c'était du solide, une source d'énergie et de motivation, un truc stable et vivifiant dans ce bas monde où, comme le demande si judicieusement Aubanel, le grand-père de Guy - euh pardon, de Richard - «sommes-nous autre chose que des apprentis cadavres?» Et Guy a le sentiment d'avoir tout perdu, son passé, son avenir, son nom et lui-même, de n'être plus rien, de n'avoir plus rien que son désespoir auquel s'accrocher pour ne pas être englouti par le vide laissé par l'effondrement de ce qui faisait son identité.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant cette pièce, eh bien ça a plutôt été une bonne surprise, j'ai bien aimé cette lecture.
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