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Critique de EvlyneLeraut


On ne lit pas ce livre, on marche pas à pas à côté de lui comme dans un champ de plénitude, subrepticement. Saisi par les trames de toutes beautés confondues, le lecteur lit de l'or pur. Salah Abdel Sabour égyptien, est plus qu'un écrivain, un passeur de lumière. Cette poésie arabe née de sa plume est une traversée d'oies sauvages dans un ciel parsemé d'éclairs. Magistrale « La passion de Hallâj » poète condamné en 922 au supplice de la croix, est dans les ferventes proses de l'auteur en pleine résurrection verbale. Cette pièce de théâtre poétique est splendide. « le groupe : Nous avons pleuré d'en être séparés. Puis nous sommes réjouis au souvenir de l'avoir lié à ses paroles. Et dressé sur l'arbre avec elle. »Le lecteur pénètre dans chaque mot, s'échappe du temps présent, et se trouve dans cette force poétique, et n'ose plus bouger. Puissants, ces vers content l'ésotérisme de Hallâj, bousculent aussi les injustices, et douleurs d'un peuple opprimé. « Le boiteux : Il nous entretenait, laissant parler son coeur… Il n'a pu garder le silence, Il a tout avoué…. »Salah Abdel Sabour rend hommage au magnétisme du soufisme, à la force transcendante de Hallâj qui a reçu de son maître le manteau de laine écru si symbolique chez les Soufis. Le lecteur est foudroyé par cette sagesse, par ces senteurs philosophiques et engagées. Par toutes ces larmes et cette beauté qui survolent les lignes au risque de se poser en point final. Hallâj assassiné reste le gouffre du mot perdu. de l'éternité ensanglantée par l'oeuvre anéantie, ce livre est une merveille, cette passion le symbole du pur et du vrai. le lecteur sait qu'il est devenu riche d'une lecture cousue de grandeur et de vérité. « C'était le temps où j'aimais la sagesse, je hantais le matin tous les lieux de savoir, les boutiques des libraires, puis m'en retournais pour la surprendre avec des mots aussi brillants. »Traduit avec perfectionnisme par Randa Sabry « La passion de Hallâj » publiée par les Editions du Jasmin est un chef d'oeuvre incontournable. A lire et à relire, à offrir en multitude, tant le beau ne peut s'achever.

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