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Critique de Pois0n


(Lu en VO, édition UK Gollancz)
The Emperor's Soul est une nouvelle d'oriental fantasy originale à plus d'un titre. S'il est bien ici plus ou moins question de l'équilibre du monde, ici, point de quête désespérée, enfin... pas vraiment. Celle-ci prend la forme de la plus difficile et gonflée des supercheries, consistant à fabriquer une copie... de l'âme même de l'Empereur (comme l'indique le titre), réduit à l'état de légume suite à une tentative de meurtre. Mais si cette entreprise délicate est bien le pilier du récit, le coeur de celui-ci est plus intimiste. The Emperor's Soul est un huis-clos, à forte connotation psychologique, et où même les complots de cour s'effacent au profit de l'analyse de l'esprit humain par Shai, l'héroïne. La demoiselle est particulièrement douée à ce petit jeu... encore heureux, puisque même avec ses formidables capacités d'observation et de déduction, récréer une âme de zéro relève de la gageure.

Le rythme de la nouvelle est donc très lent, très calme. Ici, ce sont les joutes verbales entre Shai et Gaotona, l'un des conseillers de l'Empereur, ainsi que les états d'âme de la demoiselle et l'évolution de celle-ci, qui constituent le plus gros de l'histoire. On nous détaille très longuement le fonctionnement de sa magie, à base de sceaux capables d'altérer objets, êtres vivants, et même âmes.

… Et c'est tout. S'agissant d'une nouvelle, le récit va à l'essentiel. Pas de superflu, pas de digressions, pas le moindre écart en dehors du chemin tout tracé (facilité, bien évidemment, par le format huis-clos). Les personnages se comptent sur les doigts d'une main et la plupart sont assez peu développés ; même Gaotona n'est au final qu'esquissé. Les seuls à être décrits en long, en large et en travers sont bien évidemment l'Empereur Ashravan, dont la personnalité se dévoile au fil des tâtonnements de Shai, et Shai elle-même, dont les motivations et l'évolution se dévoilent avec l'écoulement du temps. Bien évidemment, le livre ne s'attarde pas sur les cent jours de sa captivité, simplement sur certains d'entre eux, ponctués d'évènements significatifs ou marquant une avancée dans la progression de Shai. le procédé évite ainsi tout sentiment de longueur.

Au final, sans être particulièrement exceptionnel, The Emperor's Soul se démarque par son univers et sa magie originaux ainsi que son côté huis-clos rafraîchissant pour un récit de fantasy. Une découverte très sympathique.

Pour ce qui est de la lecture en VO, celle-ci ne pose aucune difficulté particulière. Aucun terme technique indéchiffrable, pas d'interminables descriptions compliquées, bref, avec son format court, The Emperor's Soul est un très bon candidat pour qui voudrait une première lecture fantasy en anglais.
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