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Critique de SophieChalandre


Intensivement néobaroque, cette oeuvre testamentaire du plus parisien des cubains, Severo Sarduy, est impossible à résumer, pas plus qu'il n'est possible de résumer l'architecture de l'Eglise parisienne Saint Roch. Ecrit peu de temps avant son décès du sida, ce livre Pájaros de la playa est empli d'urgence (le "parájos" du titre est un cubanisme évoquant l'homosexualité de l'auteur).

Le récit est structuré selon une suite de chapitres courts et limpides mais truffés de personnages presque indescriptibles : des jeunes épuisés de maladie et vieux avant l'âge, une vieille qui rajeunit et un cosmologue en quête de sagesse pour ne citer qu'eux. le tout sur île imaginaire où les oiseaux viennent mourir, divisée par une frontière : d'un côté des jeunes nudistes en folie, de l'autre des malades. Tout, absolument tout parle de l'auteur. Ce livre EST l'auteur.

Dans une sorte de danse sépulcrale et parodique, Sarduy convoque dans cet ultime livre tous les personnages de son oeuvre littéraire, tandis que le cosmologue narrateur tient le journal de son agonie. Comment apprendre à mourir quand la "playa" du titre est un lieu habituellement de jeu, de vie saine et de réjouissance ? C'est dur, drôle, foisonnant, terrible, inventif, acerbe, provocateur, philosophique et complètement dingue. C'est Sarduy.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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