Le citoyen dans un cul-de-sac

Il y a des rêves que l'on partage, d'autres que l'on garde pour soi, d'autres encore que l'on repousse car l'espoir nous maintient, malgré tout, dans une croyance au changement. J'espère car je suis. John Ralston Saul, dans son livre, nous aide à espérer. Pour cela, il construit une pensée reposant sur ce qu'il appelle un « humanisme équilibré » entre les différentes qualités humaines, car pour lui, lorsque nous vivons sous la domination d'une de ces qualités alors la dictature s'installe.
Depuis plus d'un siècle, c'est la dictature de la Raison qui domine la civilisation occidentale. Il faut donc renouer avec les premières étapes de l'action humaine: tenir compte d'une réalité (économique, sociale, culturelle, ...) et considérer cette réalité qui provoque, pour certains, le doute. C'est alors que le débat peut se faire. Ensuite, il est aisé de décider et de gérer la décision. Quand les deux premières étapes sont scrupuleusement respectées, même un « idiot », nous dit Saul, peut décider. Et des idiots (ou des crétins) qui gouvernent, nos démocraties en sont remplies. Finalement, à y regarder de plus près, le modèle démocratique a privé l'Homme de ce qui lui est essentiel: le pouvoir d'agir sur son destin.