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Critique de philippemarlin


Le sujet devait être abordé et Willian Schnabel, avec Lovecraft, histoire d'un gentleman raciste (La Clef d'Argent, 2003), résume assez bien ce que les « études lovecraftiennes » nous ont fait progressivement découvrir. Oui, Lovecraft était raciste, d'un racisme à la fois psychologique et socioculturel. Sur le plan psychologique, son racisme est celui d'un raté : un gamin confiné entre sa mère et ses tantes dans le souvenir d'une grandeur familiale disparue, qui n'ira pratiquement jamais à l'école, qui ratera son mariage et dont l'oeuvre littéraire restera de son vivant tout à fait confidentielle/ Sur le plan socioculturel, Lovecraft baignait dans l'air du temps. Celui d'une Amérique qui luttait contre l'immigration, instaurait des quotas, défendait l'eugénisme pour prévenir le métissage et donc la dégénérescence de la race anglo-saxonne. On retrouvera tout cela dans sa fiction, l'Autre se transformant en monstre contre lequel il est difficile de lutter car l'essentiel du mal est déjà fait. Mais il ne faut pas non plus exagérer, la création lovecraftienne a bien d'autres composantes que la dégénérescence. Je pense notamment à celle du rêve, vecteur grâce auquel l'auteur nous ouvrira les portes conduisant à des mondes indicibles. Et comme l'écrivait Franck Périgny dans un numéro de Dragon & Microchips : « j'admire un écrivain raciste, sans honte, parce que ce n'est pas le raciste que j'admire, c'est l'écrivain. »
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