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Critique de 5Arabella


Premier écrivain grec récompensé par le prix Nobel de littérature en 1963, Georges Séféris a vécu de très près l'histoire de son pays en particulier en tant que diplomate. Né à Smyrne, avant que les Grecs ne soient chassés de l'Asie mineure, il a expérimenté très tôt l'exil. Sa poésie est nourrie de toutes ces expériences, ainsi que de l'histoire et de littérature antique.

Le personnage d'Ulysse et ses voyages est une figure essentielle, pour ainsi dire toujours présente, même si ce n'est pas de manière explicite, même si c'est en arrière fond, fondue dans le décor. Mais un Ulysse qui n'aurait pas une Ithaque rassurante et familière où rentrer, où la vie d'avant pourrait repartir. Meurtris par les violences, par les guerres, par les morts, les vers de Séféris ont toujours une tonalité mélancolique, triste, quelque chose d'irrémédiable a eu lieu, et il n'est pas possible de revenir à un monde d'avant après les voyages, même si on en rêve, on y aspire, on l'imagine. Il reste cela au moins, la possibilité d'évoquer dans les vers les beautés et les lieux, les moments paisibles, comme si c'était le dernier endroit où ils pouvaient encore surgir. L'histoire ancienne et moins ancienne, le présent, se mêlent, coexistent, les êtres nés à des siècles d'intervalles se répondent, unis dans le même destin, dans la même humanité.

Poésie poignante, très écrite, mais en même temps très charnelle, qui provoque émotion et admiration, c'est sans aucun doute l'oeuvre d'un des plus grands poètes du XXe siècle.
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