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Critique de ecceom


Un bateau qui prend l'eau par la coke.

Nous sommes en 2018.
Le Fargo navigue en père peinard.
A bord, les pêcheurs sont occupés par les filets qu'ils jettent aux poissons et par ceux qui tremblent à la télévision, sur les buts marqués par l'Equipe de France pendant la coupe du Monde.
Soudain, les 4 hommes tombent sur un banc de ...sachets de cocaïne flottant sur l'eau. 40 kg ! Estimation : 2 millions d'€.
Les traites des maisons, du bateau, les pensions alimentaires...
L'équipage décide de garder cette cargaison risquée et de n'en parler à personne...

Je n'ai pas été totalement convaincu par cet album, mais comme dirait quelqu'un : "j'étais à ça !"

Voici pourquoi.

Le dessin ne présente pas de défauts particuliers et la mise en couleurs (les plans avec le bateau notamment), les cadrages ou la mise en pages sont vraiment intéressants.
Il n'est pas d'une originalité folle avec son style de série "jeunesse" qui manque un peu d'identité à mon goût et qui surtout, atténue le caractère dramatique de certaines scènes.

Et c'est là que le bât blesse. Car si le scénario offrait de belles perspectives, j'ai trouvé qu'elles n'étaient pas exploitées au mieux.

D'abord parce que dès le départ, on sait qu'avec une pareille équipe de bras cassés, ça va mal finir.
Ensuite parce qu'en truffant l'album de références, calembours et jeux de mots, Gaël Séjourné, conforte l'absence de dramatisation déjà induite par son style de dessin. Par exemple, alors que les frères Twin Towers eux aussi, font parler la poudre, la touche d'humour un peu lourdingue ("nous fais pas prendre les vécés pour des lanternes", "hélico presto", "tu es l'homme qui tombe à pile", "je ne voudrais pas me faire la vodka du diable"...) désamorce le caractère inquiétant de ces anciens catcheurs. Autre exemple. Clapton sait que j'aime les calembours idiots ("la fiente de l'esprit qui vole" pour Victor Hugo), mais une jeune fille qui répond à "Hé, les filles vous faites bande à part ?", par "C'est peut-être vous qui bandez à part, les gars !", ça dépasse mon seuil de tolérance.

C'est vraiment dommage car encore une fois, l'histoire aurait gagné à davantage de noirceur (il y a même une allusion, non exploitée, à un prêtre pédophile).

Donc, en résumé : une très bonne BD, mais qui rate un peu l'esprit "Fargo" (film souvent évoqué dans l'histoire) en voulant en faire un peu trop.

Merci aux éditions Delcourt et à Masse critique privilégiée.
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