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Critique de DOMS


Hiver 1956, dans le sud de la France, Anna a quitté Beyrouth avec ses parents. Elle vit dans la tristesse et la solitude ses premiers mois d'exil. Sans comprendre pourquoi elle a quitté son Liban chaleureux et solaire, ni accepter l'isolement que cela implique.
Un soir de pluie, sur le chemin du retour de cette école où elle se sent si étrangère et terriblement isolée, elle s'égare dans le village et rencontre un homme lui aussi étranger. Rencontre improbable puisqu'aucun des deux ne va se parler, puisqu'Anna va fuir, puisqu'aucun ne sait qui est l'autre. Mais cette rencontre est un catalyseur pour Pierre qui va se réveiller d'une vie d'insatisfaction. Il va enfin comprendre que cette petite fille fragile lui en rappelle une autre qu'il a cherché toute sa vie, Anouche, la fille de sa nourrice, avec qui il a été élevé, et qu'il a perdue, là-bas, sur les bords de la mer Noire.
Alternant les points de vue de Pierre puis de Anna, c'est un roman très poétique, avare de mots superflus, il dit le principal en peu de phrases et peu de pages, et se lit dans un souffle, malgré les sujets abordés. Car dans cette ville haute, on souffre d'exil, de solitude et de chagrin. le roman évoque également le sort dramatique des arméniens au bord de la mer noire, par phrases sobres mais tellement imagées que l'on ressent toute l'horreur du génocide. Il y a aussi le désespoir des immigrés, même si ceux-ci, arrivant du Liban, sont déjà français. Ils ne sont pourtant pas d'ici et devront apprendre à vivre et à s'intégrer. Il y a enfin toutes les difficultés de l'enfance évoquées à demi-mots, tristesse et abandon, espoir et renouveau. Il y a surtout la beauté d'un paysage, des champs d'oliviers, de la neige qui recouvre de son blanc manteau le paysage, avec sa beauté éphémère et scintillante, et qui rivalise avec les paysages éclatants de soleil du Liban ou de Turquie.
Quand je regarde les couvertures safranées de cette maison d'édition, qui me semblaient très « scolaires », je n'imagine pas la qualité de ses romans et de ses auteurs. En tout cas, c'était mon impression jusque-là ! Et là je dois avouer que j'ai beaucoup aimé « La ville haute » !
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