AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Mimimelie


Inutile de se cacher derrière son petit doigt, nous allons à la catastrophe, droit dans le mur et l'effondrement prochain de nos sociétés est désormais une certitude. Tel est le message des auteurs de cet ouvrage qui le moins que l'on puisse dire fait froid dans le dos.
Les deux premières parties qui constituent en quelque sorte l'état des lieux, est très abondamment documentée d'analyses scientifiques, avec profusion de chiffres, schémas, graphiques… propres à nous convaincre que les auteurs ont fouillé leur sujet dans les moindres détails, mais peuvent aussi laisser perplexe lorsque, n'étant pas familiarisé avec ces sujets on n'a aucun moyen de les contredire. Cela m'a semblé un peu pesant à la lecture, sachant bien que je n'en retiendrai pas le dixième sauf à potasser le sujet pendant des semaines… et puis cette profusion gêne aussi il me semble pour l'incarnation du sujet, mais c'est très intéressant et puis, comment faire autrement ?
Quoi qu'il en soit, on n'en ressort pas sans pousser un « Oh la vache ! »

Après donc tous ces arguments qui mènent à la conclusion que la croissance physique va inévitablement s'arrêter et que nous sommes dans un système de plus en plus complexe (interconnecté à la mondialisation) où la moindre petite perturbation peut faire basculer tout le système et donc nous confronter à un effondrement systémique global, les auteurs nous invitent en troisième partie à mieux comprendre ce qui arrive, comment en parler, et surtout comment le vivre, ce qu'ils ont défini sous le terme de collapsologie (du latin collapsus, « qui est tombé en un seul bloc »).

Cet ouvrage n'est certes pas le plus réconfortant à lire pour terminer l'année, mais je me consolerai en songeant que ce peut être pire si c'est en la commençant. Quoi qu'il en soit, il nous montre à quel point nos sociétés sont fragiles et fallacieuse notre croyance en la toute-puissance humaine, et qu'en tout état de cause, nous ne sommes pas toujours en mesure d'imaginer les conséquences de ce tout que nous faisons.

Il faut signaler aussi l'excellente postface d'Yves Cochet (ancien ministre de l'Environnement, président de l'Institut Momentum) qui considère qu'il s'agit là du plus important des sujets qui soit (« Y a-t-il matière plus importante que celle traitée dans ce livre ? Non. Y a-t-il matière plus négligée que celle-ci ? Non plus. »), et décortique nos comportements face à cette perspective d'effondrement, notamment en analysant avec une grande finesse les conditions qui pourraient déterminer nos attitudes face à un effondrement « Chacun étant placé dans la même situation que les autres, l'effondrement sera réduit non pas en fonction de la volonté de tous, mais de leurs représentations croisées, c'est-à-dire en fonction des anticipations que chacun effectuera sur la capacité effective de ceux qui l'entourent à changer leurs vies. »
Commenter  J’apprécie          227



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}