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Critique de pompimpon


Vikram Seth a écrit un ouvrage relevant à la fois de la chronique familiale et de la réflexion d'un auteur indien sur les grands bouleversements du XXe siècle en Europe.

Henny Caro et Shanti Seth, sa tante et son oncle, se rencontrent à Berlin au début des années 30, lorsque Shanti quitte son Inde natale pour y suivre des études de dentiste.
Puis ils se retrouvent à Londres après la Seconde Guerre mondiale, où Henny s'est réfugiée en 1939, fuyant les persécutions nazies contre les Juifs.

Leur parcours, séparément puis ensemble, fait l'objet d'une étude minutieuse par leur neveu, pour les moments essentiels.
Leur position dans la famille Seth est régulièrement rappelée, les liens cultivés par Shanti et ses parents, le manque d'intérêt apparent d'Henny pour ceux-ci qui s'éclaire d'un nouveau jour au fil du livre.
Les relations amicales d'Henny sont amplement documentées, et révèlent une personnalité qu'on ne soupçonne pas lorsque Vikram Seth relate ses premières rencontres avec sa tante, au début de l'ouvrage.

Ces deux vies entrent en douloureuse collision avec les évènements historiques, ce qui offre à l'auteur la possibilité d'apporter son avis sur ceux-ci, entre empathie envers les êtres et distance d'un regard nourri d'une culture extra-européenne.

Certains aspects du récit m'ont particulièrement intéressée : la distance de l'auteur citée précédemment offrant un point de vue rare ( même si je me suis étranglée à l'évocation d'une Europe construite par les Allemands et les Français sur "l'expérience d'une collaboration sur le terrain entre bureaucrates allemands et français au cours de la Seconde Guerre mondiale" p.451 !) ; la façon dont Henny, ayant réussi à s'échapper avant que le piège nazi ne se referme sur ses proches, doit faire face à l'absence sans certitude, puis au deuil effroyable de ses chères disparues sans sépulture, qui est abordée au travers de sa correspondance après guerre avec des amis restés en Allemagne ou éparpillés aux quatre coins du monde ; le lien qui se noue entre ces deux êtres déracinés et l'auteur, jeune homme venu poursuivre ses études en Angleterre ; la vieillesse aussi, et ses défaites.

J'ai été moins convaincue par les longues digressions où l'auteur ne nous épargne rien de son parcours universitaire avant de choisir le beau métier d'écrivain ( ceci dit sans ironie aucune), et nous détaille par le menu les affres de la création. Les liens familiaux ficelant l'ensemble m'ont également semblés noués un peu trop serrés pour m'y sentir à l'aise, certaines "histoires de famille" très privées, cela m'a souvent donné l'impression d'être indiscrète et ça n'a pas été agréable...
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