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Critique de YvesParis


J'adore la littérature indienne.
J'aime sa richesse, sa touffeur. J'aime ses histoires compliqués, ses héros hauts en couleur..
Je n'ai pas été déçu avec ce roman d'un jeune prodige né en 1971 (comme moi) (zut, il n'est donc pas si jeune)
Comme dans les grands romans indiens, Akhil Sharma parvient à entrelacer la petite histoire avec la grande.
D'un côté l'Inde des années 90. Rajiv Gandhi est assassiné. La mainmise des Nehru sur l'Inde touche à son terme. le parti du Congrès, omnipotent depuis l'Indépendance, va peut-être perdre les élections face au BJP, le parti hindouiste.
De l'autre une famille. Un père qu'on nous dit être obéissant, Ram Karan, employé au ministère de l'Éducation nationale. Il vit à new Delhi dans un quartier misérable. Sa femme est morte et sa fille, Anita, devenue veuve, s'est installée avec lui en compagnie de sa petite-fille, Asha.
Mais, dans la petite histoire comme dans la grande, ce qui intéresse Akhil Sharma, ce sont les sujets brûlants. La corruption qui gangrène la vie politique indienne et dont Ram Karan est un agent zélé. L'inceste commis par ce même Ram Karan 20 ans plus tôt sur sa fille et qu'il est sur le point de commettre à nouveau sur sa petite fille. La promiscuité d'une vie dans les bidonvilles d'Old Delhi. L'intolérance communautaire qu'a vécue le héros durant sa jeunesse en 1947 et qui menace de resurgir avec l'assassinat de Rajiv Gandhi.
On l'aura compris : ce roman plonge dans la fange de l'âme humaine avec une délectation qui peut susciter la nausée. Lorsque son héros raconte ses virées dans des bordels d'adolescentes on n'est pas loin de l'overdose. Et la peinture nuancée de ce héros méprisable, si elle évite le manichéisme facile que ce genre d'histoires peut susciter, n'est pas loin de provoquer une réaction de rejet.
Réaction qui culmine à la conclusion de ce roman, trop excessif, trop radical.
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