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Critique de ChristianLV


Bonsoir,

J'ai reçu l'ouvrage de Dash shaw, COSPLAYERS et voici ce que j'en pense, bien que je trouve que KrisPy et la présentation de l'ouvrage en aient déjà beaucoup dit.

L'ouvrage raconte une histoire en 9 ou 10 épisodes séparés par des planches page entière et des collages. L'histoire de 2 lycéennes rencontrées sur internet et qui consacrent toutes deux une année sabbatique à leur passion COSPLAYER avant d'entrer à la fac.

Les scenarii des épisodes, les graphismes, sont dépouillés et sobres. Ils servent à illustrer la fragilité, la solitude, voire la misère des personnes et des situations décrites.

Je trouve cette histoire très réaliste et très ancrée dans l'ordinaire, le quotidien de personnages très ordinaires et moyennement intéressants. Il n'est pas étonnant qu'on puisse en être frustré.

Les deux lycéennes se retrouvent chez Annie pour concevoir, filmer des scènes puis monter des films et les publier sur internet. Elles choisissent de renoncer à inviter d'autres personnes à jouer, mais filment des rencontres spontanées comme des scènes de cinéma pour les utiliser ensuite à leur guise lors de montages. Ce qui est intéressant, c'est leur complicité, ce qui est curieux, c'est leur peur des autres, les garçons sont à priori des "blaireaux".

Cependant les rencontres avec ces acteurs d'une scène ne se passent pas toujours comme elles le souhaiteraient. A travers leur projet et leurs petites aventures, elles vont se frotter à la réalité, heureuse ou malheureuse. J'ai été touché par la détresse d'un passionné comme Dan Baxter, invité à intervenir lors d'une convention et qui ne parvient pas à se faire payer son hébergement, passant la nuit à la rue.

Conditionnés par leur passion pour la bande dessinée, les dessins animés, les séries télé ou les films mettant en scène des super-héros, les personnages finissent modelé par les idéologies au rabais qui sous-tendent ces oeuvres, de sorte qu'envoûtés par les idéaux, ils n'acceptent qu'avec difficulté le contact quotidien avec l'homme ordinaire. Bon, il est vrai que la soif d'idéal est le propre de l'adolescent et que cette passion est de l'âge de ces deux lycéennes.

Les personnages de Dan Baxter, qui crève de faim, ou le gérant de Nostalgia World et ses délires, montrent comment l'immersion dans le cosplay peut s'accompagner d'une incapacité à sortir de l'adolescence.

Enfin, à chacun de se faire une opinion.
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