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Critique de Annezzo


Et pourquoi pas un changement de décor pour un polar, tiens, j'aime bien les films israéliens, souvent très percutants, et bourrés de testostérone - mais les femmes ne sont pas en reste, tudieu, on n'a pas peur de son corps, dans ce pays combatif ! J'aime aussi les très rares films palestiniens, les deux pays ont une inventivité cinématographique fort riche, et les personnages sont souvent remarquablement troussés. Un polar, un roman policier, ça promet si la verve est la même.
Et finalement, non. Alors c'est mon avis, et ce n'est pas grave, l'intrigue reste bien balancée, les boucles se bouclent énergiquement, on a mal au ventre de ce qu'encaissent les personnages, homme ou femme, c'est loin d'être raté.
Mais j'ai eu ce petit adjectif qui flottait durant ma lecture : scolaire. Non, c'est trop méchant. Et puis j'ai vu la photo de l'auteur en 3ème de couv, et il a une tête et un sourire adorables, pas envie de lui faire du mal. Appliqué ? Peut-être un peu. Disons que c'est un exercice réussi, du beau boulot. Mais ça ne décolle pas jusqu'au coup de coeur. Il manque un truc. Va savoir quoi.
La ville est inexistante, par exemple. Ça pourrait se passer dans n'importe quel pays occidental. J'avais entendu dans un film que "Tel Aviv tourne le dos à la mer". Là, non seulement la ville tourne le dos à la mer, c'est bien vu, mais elle se tourne le dos à elle-même. Il y a des immeubles, des rues, des commissariats, des quartiers, voilà voilà. le seul endroit où il y a une atmosphère palpable, dans le livre, c'est lors de l'escapade vers la frontière palestinienne ou libanaise. Forcément, dans un film, rendre l'ambiance d'une ville c'est nettement plus simple. Mais il y en a bien, non, des romans qui font de leur pays/de leur ville un des personnages !? Là, non. Pas d'atmosphère.
Les personnages nous sont livrés tout brut, aussi, maintenant que j'y pense. Pas vraiment de description, ce qui peut être agréable, on nous laisse imaginer ce qu'on veut, sans être gêné par quelques adjectifs descriptifs... Oui. Mais non, pas d'atmosphère, pas de gueule d'atmosphère non plus. du coup, pas d'odeurs, pas de transpiration ou de fumet de falafel, pas d'asphalte surchauffé ou de cuisine confinée. On y ajoute : pas de douceur ou de rugosité, et pas de sons mêlés, vouaaaala j'ai trouvé ce qui m'a (un peu) déçue : nos sens ne sont pas interpellés. Comme si le jeune homme au beau sourire avait tout mis dans son scénario bien tricoté. Même le petit CV de chaque personnage important manque de chair, c'est juste le petit nécessaire.
L'épilogue aussi est un peu bâclé.
Moralité, je n'ai pas grimpé aux rideaux... mais j'ai quand même eu l'envie de connaître leur destin, à chacun, j'avais hâte de retrouver ma lecture du soir. Et il est jeune, l'auteur, il a bien le temps de se mâdrer (de dios) comme du bon bois.
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