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Critique de Patsales


Je viens de terminer ce livre et, ça y est, je suis tout énervée.
L'idee de départ etait pourtant très bonne: une mystérieuse bibliothèque d'objets, labyrinthique à souhait, et en son coeur la collection Grimm. Pour y travailler, il faut être capable d'opérer d'ingénieux classements (le chaudron pour faire fondre le plomb doit bien entendu être rangé avec les outils et non avec les casseroles de la section ustensiles de cuisine), et tant qu'il ne s'y passe rien, ce roman est délicieux.
Ensuite, ça se gâte terriblement. Outre les cucuteries obligées des flirts adolescents, les méchants eux-mêmes sont tellement niais et quasi inoffensifs qu'on se demande si l'auteur a vraiment lu les cruels contes de Grimm dont elle prétend faire son miel. Quant aux héros, ils se dépêtrent sans grande difficulté des quelques sortilèges qu'on leur oppose; c'est à peu près aussi excitant que le récit du bizutage de ma grand-mère à son arrivée en 6° au collège de l'Enfant Jésus. Par exemple le méchant zoizeau n'est pas fichu d'enlever correctement le moindre bibliothécaire et le pire forfait de la canaille en chef consiste à bousculer l'héroïne pour essayer de lui piquer un objet magique. C'est dire s'il est vilain.
Mais il ne peut y avoir de méchant digne de ce nom là où il n'y a pas d'enjeu. En réalité, personne (et surtout pas l'auteur) n'a la moindre idée de ce qu'il serait possible de faire des objets de la collection. L'un des héros emprunte les bottes de 7 lieux pour aller chercher son petit frère à l'école - c'est dire si c'est transgressif...
Bon, allez, je ne résiste pas: y'a pas de méchant, y'a pas d'enjeu et y'a surtout pas de style. Échantillon:
"Le tapis (volant) ralentit et donna une petite secousse. Aaron leva la tête.
-Dommage. Nous sommes déjà arrivés, regretta-il.
Je me rassis. Nous étions devant ma chambre, où ma lampe de bureau était toujours allumée. Je me mis à genoux et remontai ma fenêtre.
- Eh bien, merci pour la promenade, dis-je. C'était...chouette.
-Ouais, c'était chouette.
Aaron tendit la main et m'aida à rejoindre ma chambre - ce qui n'était absolument pas nécessaire, mais cela ne me dérangea pas.
Une fois dans ma chambre, je ressortissant la tête:
-Salut, Aaron.
-Salut, Elizabeth. On pourrait se voir à la lumière du jour, un de ces quatre, non? Je ne crois pas connaître la couleur de tes yeux.
-Moi, par contre, je sais que les tiens sont marrons."
Et là, je m'éclipse sur la pointe des pieds, parce que je suppose que vous êtes tous en train de vous endormir...
(j'y vais moi aussi mais bon sang qu'est-ce que ça m'énerve, un sujet pareil flingué par si peu de compétences!)
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