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Critique de YvPol


Dix-huit mois de tournage aux Philippines dans des conditions parfois dantesques. Douze mois de montage. Débuté en mars 1976, le film sort, à peine achevé pour le Festival de Cannes 1979 où il obtient une palme d'or (la deuxième pour Francis Ford Coppola) ex-æquo avec le tambour. Tournage démesuré donc, pour un film qui ne l'est pas moins. Nombreux acteurs contactés pour le rôle du capitaine Willard, qui tous refusent pour diverses raisons. C'est Martin Sheen qui le joue. Il ira jusqu'au bout, reprendra quelques semaines après une crise cardiaque. Puis c'est Dennis Hopper qui fait des siennes, puis Marlon Brando... Et Coppola qui oscille entre la paranoïa, la déprime, l'autoritarisme. Démesure à tous les niveaux.

Très documenté, Florent Silloray raconte le tournage de ce film mythique, n'ayons pas peur des mots, que personnellement je n'ai vu qu'une seule fois dans sa première version. Il en existe deux autres, une de 2001 Apocalypse Now "Redux" de 194 minutes et une de 2019 Apocalypse Now "Final cut", de 183 minutes, au montage le plus proche de la vision de Coppola.

En 1976, Francis Ford Coppola fort de son succès avec le Parrain, s'empare d'un scénario de John Milius, d'après un roman de Joseph Conrad, Au coeur des ténèbres, et compte bien faire un film inoubliable avec un point de vue très original pour l'époque sur la guerre du Vietnam qui vient juste de finir. Les ennuis s'accumulent, les dépassements de budgets et les doutes, la peur de faire le bide le plus cher de l'histoire du cinéma hantent le réalisateur. le plateau est tendu, les financiers stressés.

C'est tout cela que raconte Florent Silloray, à travers une attachée de production de la société de production crée par Coppola. Sarah Evans est un personnage fictif qui se balade dans tous les lieux de tournage et de décision pour nous faire vivre au plus près la réalisation de ce film. Et l'on prend conscience de la démesure du projet, de ce que peut impliquer un film fait avec des vrais personnes et non pas sur fond vert avec des effets spéciaux numériques qui, s'ils sont bluffants, ôtent un peu de magie et d'humanité. L'album est très beau, les couleurs dans les tons verts et jaunes semblent coller aux paysages, la mise en scène est plaisante et permet de se retrouver aisément dans la genèse du film, de l'idée à la sortie sur écran. C'est passionnant et ça donne envie de (re)voir le film.

PS : J'ai trouvé et regardé la version de 2001, et je peux dire que ça marche encore, que l'on suit le capitaine Willard avec attention. C'est un film au rythme et aux images fascinants. Je n'ai pu m'empêcher de penser aux conditions de tournage décrites dans l'album, notamment dans certaines scènes. Cela permet de mesurer les performances des acteurs et de tous ceux qui ont travaillé sur ce film. C'est lent et tendu, sombre. A coup sûr un grand film. Et une bande dessinée qui donne autant envie de le revoir est forcément un très bon album.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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