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Critique de Pecosa


Pecosa
23 décembre 2019
Moses Wine revient dans une huitième aventure (on peut prendre le train en marche), vieilli, marié, toujours détective privé à Los Angeles, et toujours fiché par le gouvernement pour son passé d'activiste.

Le point de départ de l'intrigue de Final Cut est un peu tiré par les cheveux - enfin ceux qui lui restent, car avec les années Moses se dégarnit- quand notre privé angelin apparait dans les radars du FBI pour des liens vagues ou imaginaires avec Mohammed Atta, un des terroristes du 11/09 et avec la ville de Prague.
Coïncidence, son vieil ami Arthur Sugarman, qui est assureur pour le cinéma, produit un film sur la Shoah qui se tourne dans la capitale tchèque.
Mais cette production ne plait pas à tout le monde. Le réalisateur reçoit des menaces, un rabbin scénariste est assassiné, Moses file chez les Tchèques pour assurer la sécurité de l'équipe de tournage en se faisant passer pour un journaliste de Variety.
S'ensuivent des intrigues mettant en scène la police locale, la CIA, des terroristes arabes, et une critique amusante et féroce du milieu du cinéma, que Roger L. Simon connaît bien puisqu'on lui doit une adaptation de Enemies: A Love Story d'Isaac Bashevis Singer et de Scènes de ménage dans un centre commercial .
D'ailleurs, le film fictif tourné à Prague et pour lequel Moses Wine joue les anges gardiens, s'intitule « Un automne à Prague » et rappelle la comédie réalisée par l'auteur lui même en 1998 , Prague Duet, avec Gina Gershon et Rade Serbedzija. C'est plutôt amusant.

Si Final Cut n'est pas le meilleur de la série, et ne vaut pas le drôlatique Génération Armageddon, le roman est une chouette satire du milieu du cinéma, tout le monde en prend plein la poire, l'action se déroule en grande partie dans Prague la Superbe, et comme toujours, dans les polars de Roger L. Simon, on se marre.

Petit extrait à propos de l'absinthe, entre un réalisateur américain et un acteur serbe:
" -J'en ai déjà bu en Andorre, a déclaré Farnsworth en trempant prudemment ses lèvres dans son verre de liqueur à 140°. J'étais encore lycéen à l'époque et je traversais l'Europe en auto-stop. J'espèrais que ça me permettrait de peindre comme Van Gogh ou d'écrire comme Poe, mais ça m'a tout juste permis de trébucher sur une plaque d'égout et de me fracturer l'orteil en regagnant l'auberge de jeunesse.
- Bah! s'est exclamé Goran. Pipi de chat. Quand moi quitté Belgrade à cause de cet enfoiré de Milosevic, je avais pas sou en poche. Je buvais eau de Cologne bulgare bon marché, direct à la bouteille. ça m'a valu trois jours de coma éthylique et j'ai failli en crever. J'ai eu droit à lavage estomac à hôpital catholique de Slovénie. »
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