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Critique de Diomedeine


Mais qu'est-ce qu'il m'a pris de lire ce livre ?

Ah oui je sais : les bonnes critiques des lecteurs de Babelio et puis... le donneur de voix, Stéphane Ronchevski, que j'avais adoré dans sa lecture de la série des "Fondations" d'Azimov.

Erreur ! J'ai eu l'impression de me retrouver devant un de ces films policiers que je ne regarde que distraitement à la télé pendant que je fais autre chose.

Sauf que là, je lis, ok ? (enfin j'écoute). C'est tout de meme long, près de 15h d'écoute...

Bon, c'était bien à interpréter, à "jouer", pour M. Ronchevski, l'ironie mordante d'Azimov.  Mais là : les plaintes  - "non ! arrêtez ! Je ne veux pas voir ça !", etc., ça ne rend vraiment pas pareil... grotesque.

C'est le texte qui ne va pas ou c'est le donneur de voix ? Non, c'est le texte. Non, c'est la situation décrite par le texte. Car quels autres mots peuvent vous arriver à la bouche quand vous assistez à une scène de torture et d'horreur ?

Des procédés (un phénomène de connexion mentale un peu fantastique), une intrigue (recherche de la vérité derrière la fausse évidence),  des personnages (un homme en perdition pour des raisons que lui et nous ignorons, une jeune policiere à qui l'on refuse de faire ses preuves, une jeune marginale geek géniale -  qui rappelle furieusement  l'héroïne de Millénium de Larsson). Bof.

L'intrigue : le lecteur n'est pas égaré longtemps sur les fausses pistes, les malentendus se résolvent vite - le suspens n'est pas grand.

La psychologie des personnages : Re-bof. La fille dont la valeur n'est pas reconnue par son rigide de père ? La rivalité entre l'ambitieuse et l'incomprise ? Un peu plat, bateau, téléphoné. le personnage dépressif, torturé au mental comme au physique... gratuit car incompréhensible.

A un moment je me suis demandé si on n'allait pas se  retrouver avec la morale des gentils policiers d'un côté et des méchants marginaux de l'autre. Ouf.

C'est seulement à la toute fin que se passe quelque chose qui, enfin, m'a pris par surprise et m'a fait réfléchir.  Mais trop tard ! le livre est fini ! On n'a pas le temps d'explorer intérieurement ce que l'on vient de toucher du doigt.

Faisons l'effort de le formuler, histoire de tirer tout de même un peu de plaisir, de satisfaction à cette lecture.

Est-ce qu'on n'a pas tendance à oublier facilement le tort que l'on fait à quelqu'un lorsque cette personne est présumée insignifiante ?

A quelle réparation devait consentir ce coupable (qui l'est plus par lâcheté que par préméditation) lorsque la société elle-même ne prévoit pas de réparation puisqu'elle est elle-même complice du crime ? Est-ce qu'un coupable ne refoule pas fatalement son vécu, autant qu'une victime, lorsque la société se tait sur le crime ?

Et la "réparation" qui se produit finalement à la fin, est-elle juste ?

Mais toutes ces questions, il aurait fallu avoir l'occasion de se les poser pendant la lecture - pas seulement à la fin lorsqu'on se retrouve à devoir passer à autre chose.

Vu depuis ce questionnement, la débauche de bonne grosse monstruosité qui se manifeste aux yeux du personnage principal, Thomas, après des mois de cauchemar ; ce cauchemar devenu effroyable réalité, apparaît du coup comme la parabole du remord qui n'évite de toute façon pas la punition.

Mais tout cela aurait mérité un autre traitement littéraire que cet espèce de policier fantastique plein d'hémoglobine globalement plat.

Mais je m'égare sans doute. Et l'artiste, après tout, fait ce qu'il veut.



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