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Critique de ardoise


Henrietta Lacks est une femme noire qui, en 1951, est morte des suites horribles (& horriblement douloureuses) d'un cancer du col de l'utérus. Avant qu'elle ne décède, cependant, son médecin a prélevé une partie de sa première tumeur -- sans son consentement, parce que c'était les années cinquante & parce que c'était une femme noire & parce que c'était Baltimore. Les cellules cancéreuses qui composaient cette tumeur ont été les premières à se reproduire naturellement en laboratoire, & ont promptement révolutionné le monde de la recherche médicale. On leur attribue aujourd'hui les recherches qui ont mené à la découverte & à l'implantation de bon nombre de médicaments, de traitements contre toute une panoplie de maladies & de découvertes génétiques diverses.

C'est, en gros, le squelette de ce livre. Plus beaucoup, beaucoup de fioritures.

J'ai choisi de lire 'Henrietta Lacks' parce que, c'est clair, le sujet REGORGE de choses intéressantes : dimension éthique de la recherche médicale & du prélèvement de tissus humains ; questions raciales dans les États-Unis d'hier & d'aujourd'hui, encore ; génétique & recherche médicale & analyse cellulaire & ETCÉTÉRA. Rien que du trèstrès passionnant -- mais en pratique, pas tout à fait. Ça fait maintenant à peu près une semaine que j'en ai terminé la lecture, & je constate que c'est pas un livre qui restera avec moi très longtemps.

Je crois qu'ici, il faut surtout blâmer la structure de l'ouvrage. L'auteure a choisi de raconter non seulement la vie d'Henrietta Lacks, non seulement la vie que ses cellules ont continué à vivre après sa mort, mais aussi exactement comment elle, l'auteure, Rebecca Skloot, est arrivée à entrer en contact avec la famille Lacks & leur soutirer un maximum d'information sans trop les froisser. J'ai aimé toute la dimension scientifique du livre, j'ai aussi aimé comprendre qui était la donneuse involontaire de ces cellules, dans quelle misère sa vie s'était embourbée avant qu'elle n'attrape en plus un cancer, j'ai été indignée & triste & fâchée de voir comment un mélange d'ignorance & de racisme systématisé a pu garder la famille Lacks dans le noir aussi longtemps par rapport au sort d'Henrietta -- mais je n'ai pas aimé la place que l'auteure s'obstinait à s'accaparer dans ce livre. J'ai eu l'impression, en gros, qu'elle essayait de s'insérer de force dans une histoire qui n'avait pas besoin d'elle, & qui ne lui appartenait pas.
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