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Critique de Pecosa


Alain Gluckheim , alias Glucose, critique cinéma au chômage est un ancien parolier de rock reconverti dans les romans policiers. Les temps sont durs pour Alain, quadragénaire spasmophile, hypocondriaque et insomniaque dont la femme japonaise, atteinte du Syndrome de Paris, est internée à Sainte-Anne.
Ses polars ne font plus recette , son éditeur ne le lâche pas: « Je vous rappelle que notre collection noire est destinée à des gens qui sortent de leur boulot, ils sont fatigués, c'est la crise, ils n'ont pas envie de trop se creuser les méninges et on ne peut pas leur en vouloir s'ils se sentent mieux lorsqu'ils se retrouvent en terrain connu… Votre petit héros maladroit à la Pierre Richard, il ne fait plus rigoler personne .. Pas moi, en tout cas. Et j'en ai marre de le voir tringler ces gamines japonaises à chacun de ses séjours à Tôkyô! Ecoutez-moi bien: vous allez couper le début, supprimer en moyenne une bridée sur trois, trouver une astuce de scénario pour le milieu, et changer la fin parce que la vôtre ne me plaît pas. »
Soudain le passé se rappelle à son bon souvenir, et quel passé, celui de sa jeunesse underground, personnifié par L'Infante du rock, Mona Granados, chanteuse du groupe culte Mona Toy dont Glucose était le parolier. Le corps mutilé de l'Infante avait été repêché dans la Seine en 1991. Etait-ce bien elle? Car certains disent l'avoir aperçue...Takao, un vieil ami yakuza dont il n'avait plus de nouvelle refait aussi surface et Gluckheim redevient un piéton de Paris, battant le pavé dans la ville de sa jeunesse, de 1968 aux folles nuits de Pigalle.
On retrouve dans L'Infante du rock le goût de Slocombe pour le Japon, le rock français et le Paris des années 80, car comme le chantait la Mano il y a longtemps déjà « Paris la nuit c'est fini ». La figure de l'emblématique journaliste gonzo Alain Pacadis -Slocombe publie des extraits de son livre Nightclubbing- plane sur cette Infante, et nous sert de guide dans ce voyage vers les années 80. L'ouvrage date de 2009 et certaines pages consacrées au Paris de l'Occupation semble préfigurer ce qui est pour moi le « meilleur Slocombe », ses derniers romans consacrés à l'inspecteur Sadorski. Car Paris la nuit c'est fini. Paris va crever d'ennui. Paris se meurt, rendez-lui Arletty!
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