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Critique de Presence


ATTENTION : ce commentaire révèle quelques points essentiels de l'intrigue des épisodes précédents.

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Ce tome comprend les épisodes 1 à 5 de la série "Superior Spider-Man", parus en 2013. le scénario est de Dan Slott, les dessins et encrage de Ryan Stegman pour les épisodes 1 à 3, de Guiseppe Camuncoli (encré par John Dell) pour les épisodes 4 & 5.

L'histoire commence alors que le groupe de supercriminels Sinister Six est en train de dévaliser une banque. Il se compose de Boomerang, Overdrive, Shocker, Speed Demon, Living Brain, et Beetle. Spider-Man surgit et les affronte. le combat contre Speed Demon tournant à son désavantage, il décide de tout laisser et en plan. Il revient quand même pour sauver un policier et se sert de ses doigts pour griffer Boomerang jusqu'au sang. Il demande aux policiers de faire en sorte que le robot soit livré aux laboratoires Horizon (où travaille un certain Peter Parker). Une fois livré, Parker travaille à un projet inconnu, refusant l'aide de ses collègues et rabrouant son patron. Il reçoit un appel de Mary-Jane qui lui propose de diner ensemble dans un restaurant. Sur place il admire son décolleté et lui explique la tactique qu'il a mise au point pour prendre les Sinister Six la main dans le sac. Signe que les temps changent : même J. Jonah Jameson (maire de New York) estime que Spider-Man est enfin devenu un individu constructif et positif pour la société.

Dans le tome précédent, Dan Slott introduisait un changement radical dans le statu quo du personnage Spider-Man puisque l'esprit et l'âme de Peter Parker étaient éjectés de son corps et qu'un de ses ennemis de toujours en prenait possession. Alors que l'âme de Peter est désincarnée et n'a peut-être pas survécue, le lecteur est invité à découvrir ce nouveau Spider-Man dans une nouvelle série dont le titre le proclame "supérieur". le tome commence par un cliché éculé : les supercriminels qui s'en prennent à une banque. Mais avant de pouvoir bailler, le lecteur découvre le Spider-Man supérieur (avec quelques aménagements discrets au costume bleu et rouge), et ses méthodes de travail. L'un des intérêts principaux du récit va donc être d'établir une comparaison entre le nouveau et l'ancien, à la fois dans la vie civile et dans la vie de superhéros. D'un point de vue des techniques de narrations, Slott n'emploie pas les bulles de pensées, mais les 2 personnages principaux sont enclins à commenter leurs actions à voix haute du début jusqu'à la fin. Si ce dispositif est artificiel, il atteint parfaitement son objectif de rapprocher le lecteur des personnages.

Passée cette première scène trop cliché pour être intéressante, le lecteur découvre ce nouveau Spider-Man, et ce nouveau Peter Parker. Il n'y a aucun doute dans son esprit que la série reviendra un jour ou l'autre au statu quo et qu'il peut donc apprécier cette escapade pendant qu'elle dure. Slott maîtrise son sujet et peut se permettre de répondre aux attentes du lecteur, tout en le surprenant. Ce nouveau Spider-Man respectera-t-il l'image de marque de l'ancien ? Sera-t-il du coté des bons ou des méchants ? Va-t-il commettre des actes irréparables tels qu'ils entacheront à tout jamais la réputation de Spider-Man, ou de Peter Parker ? Va-t-il profiter de la situation pour conclure avec Mary-Jane qui pensera avoir affaire au vrai Peter ? Et, tout simplement, sera-t-il à la hauteur des hauts faits du vrai Spider-Man ?

D'un coté, le lecteur peut s'amuser de voir Dan Slott l'asticoter avec plus ou moins de roueries. Il le fait avec panache et les scènes se lisent rapidement, apportant un bon niveau de divertissement. de l'autre, le lecteur peut se dire que tout cela ne prête pas à grande conséquence et qu'il s'agit d'une histoire de superhéros juste un peu plus maline que les autres. Ryan Stegman effectue un travail personnel très agréable à l'oeil. Il est possible de distinguer plusieurs influences allant d'Humberto Ramos à Todd McFarlane, pour des planches très vivantes, avec une ambiance oscillant entre la comédie bon enfant et des affrontements rendus plus sombres par un encrage assez soutenu. Guiseppe Camuncoli a un style moins influencé par les mangas avec un encrage moins soutenu, mais une approche de la mise en scène tout aussi vivante. Il a déjà dessiné plusieurs épisodes précédents de la série "Amazing Spider-Man", ainsi que plus épisodes de Hellblazer (John Constantine fait une apparition officieuse page 4 de l'épisode 5, le temps d'une case).

Une fois passé les 4 premiers épisodes, le lecteur se dit que cette itération de Spider-Man est agréable à lire, très divertissante, du bon comics de superhéros. Avec l'épisode 5, il prend conscience que Dan Slott peut aussi se montrer excellent. Lors d'une intervention plus délicate, le nouveau Spider-Man se montre meilleur en tous points que le précédent, à commencer par sa stratégie. le lecteur reste bouche bée devant cette démonstration de supériorité qui allie planification, caractère bien trempé sans être parfait, action réglée au millimètre près et suspense implacable. Les dessins de Camuncoli sont à la hauteur de cette histoire noire, dangereuse et cynique. Parfait.

Le lecteur régulier de la série pourra se sentir offusqué que son personnage préféré soit victime d'une usurpation d'identité allant jusqu'à installer un nouveau personnage en lieu et place du titulaire, et dans son costume encore. En connaissance de cause, le nouveau lecteur (ou l'occasionnel) pourra apprécier ce vent frais qui souffle dans la série. L'ancien pourra aussi être capable de prendre du plaisir à cet intermède passager. Dan Slott se montre très adroit dans la façon dont il joue avec les attentes du lecteur et achève son premier tome sur une justification claire et sans appel de l'adjectif "supérieur". Il bénéficie d'une bonne équipe de dessinateurs disposant d'assez de personnalité et de savoir-faire pour ne pas se contenter de reproduire les images habituelles liées au tisseur.
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