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Critique de kielosa



L'auteure, Soana, est née en 1947 à Lyon et habite actuellement en Savoie.
Adolescente, elle a accompagné ses parents à Conakry, la capitale de la Guinée, ce qui a résulté, en 2018, dans une autobiographie "L'aventure guinéenne". Livre qui sera suivi de "La poupée" en novembre 2022 et de "La soupe aux herbes", situé dans le Piémont, et de "Binta, l'innocence de la révolte" sur les mutilations génitales des femmes dans certains pays africains, telle notamment la Guinée.

La toile de fond du présent roman est constituée par le terrible tremblement de terre à Agadir au Maroc, le 29 février 1960, faisant entre 12.000 et 15.000 morts et environ 25.000 blessés. En moins de 20 secondes à peu près 90 % de la ville ont été rasés. La magnitude du séisme était 5.7 sur l'échelle de Richter.
Un peu partout des opérations d'aide de grande et modeste ampleur ont été lancées et je me souviens d'une collecte dans mon village et dans mon école, bien que je n'avais que 13 ans à l'époque.

À Lyon, la petite Noélie Pons, 7 ans, décide, les larmes aux yeux, d'offrir sa plus belle poupée Arlette à une petite victime de la catastrophe lors d'une collecte au lycée. Aidée par sa maman, dans une lettre, elle implore la future nouvelle propriétaire de prendre bien soin d'Arlette, qu'elle aimera toujours très fort et qu'elle espère "fera un peu oublier ton chagrin".

À Agadir, c'est la petite Hind Baaziz, 9 ans, qui a perdu sa mère, son père et sa soeur unique, Leïla, dans le cataclysme, qui reçoit, ensemble avec un pyjama et un pull-over, Arlette. Ravie, elle se sent du coup moins seule, mais n'ayant pas trouvé la lettre de Noélie, épinglée sous la robe d'Arlette, elle se pose la question si elle doit donner à sa splendide poupée un prénom marocain ou français ?

Dans ce chapitre, l'auteure nous présente un tableau vivant de l'immensité du désastre pour les rares survivants comme Hind.

Après un bref passage chez son oncle maternel, la gamine est transférée dans un orphelinat à Taroudant, à quelque 80 kilomètres à l'est d'Agadir, où elle se fait vite des amies et où elle prend tellement grand soin de sa poupée qu'elle n'a pas encore trouvé le message de Noélie. Ce sera finalement soeur Marie de l'orphelinat qui fera la découverte et aidera Hind à écrire une belle lettre de remerciement à Noélie.

À cause du déménagement de la famille Pons, la réponse de Hind s'est égarée, mais par un coup de bol le contact est rétabli entre Noélie et Hind, qui s'écrivent dorénavant régulièrement.

À l'occasion de ses 18 ans, une très grande surprise attend notre jeune amie marocaine, que je vous laisse découvrir.

"La poupée" est une histoire émouvante, pleine de bons sentiments qui tranchent agréablement avec les propos xénophobes d'une extrême droite et avec les nouvelles des malheurs en Ukraine, des ambitions meurtrières de Poutine et des frasques débiles de Trump aux États-Unis.

Avec ce conte, Soana (dont j'ignore le nom et prénom) a par ailleurs parfaitement réussi à capter mon attention et je lui dois quelques heures d'une avenante lecture.
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