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Critique de NinaG13


Aujourd'hui, je vous parle d'un merveilleux roman autopublié par une autrice que j'admire beaucoup. Inspiré de l'opéra éponyme de Wagner, Lohengrin est une réécriture du mythe du Chevalier au Cygne, en plus d'être une suite au Lac des Cygnes qu'Alice Sola avait publié chez Magic Mirror Editions. Alice s'inspire également de la Colombe Blanche, un conte d'Andrew Lang. Odile, libérée de l'emprise de son sorcier de père, est partie en quête de liberté, mais son chemin croise celui d'une terrible sorcière qui tente de la maintenir sous son joug. Elle rencontre également Lohengrin, un prince condamné dès la naissance à être à la merci de cette femme maléfique…

Dans le premier opus, le personnage qui m'intriguait le plus était Odile, le cygne noir, double maléfique de la douce Odette. Je déplorais d'ailleurs de ne pas la voir assez, car sa figure me fascinait déjà dans le ballet original (une des raisons pour laquelle j'aime beaucoup le film Black Swan) et je trouvais son potentiel peu utilisé, face à une Odette et un Siegfried assez « fades » (voir trop pour ce dernier ?). Alice a répondu à mes attentes car cette suite la place en protagoniste pour mon plus grand bonheur. Odile fait partie de ces personnages féminins sombres et imparfaits tels que je les aime. Elle est puissante et le sait, belle et pleine de hargne, à la langue affutée (peut-être un peu trop parfois ? Certains de ses propos envers un personnage féminin plus traditionnel et virginal me semblaient gratuits et trop virulents). Mais Odile a également sa part d'ombre, ses doutes et ses faiblesses, un passé qu'elle doit affronter si elle ne veut pas qu'il la dévore.

Face à Odile, l'antagoniste n'a pas à rougir. La Orthrud de Wagner devient la sorcière Vanadis, une femme puissante et redoutable qui a pour passe-temps d'enlever des innocents et les transformer en oiseaux pour sa volière maudite. Comme souvent, Alice réussit ces figures de femmes démoniaques et le côté complexe d'Odile permet une dynamique plus intéressante que les habituels combats manichéens du premier opus. J'ai beaucoup aimé l'histoire de Vanadis et ses motivations, trouvant sources dans les mythes et légendes scandinaves. L'autrice s'approprie ce folklore riche en images et magie et refonde une mythologie ancestrale et palpable.

Face à de tels personnages féminins, Lohengrin fait un peu palot, demeurant davantage la figure classique du chevalier blanc. La romance est attendue, mais ne tombe pas dans la mièvrerie (oui, je suis assez difficile sur ce sujet). J'aurais aimé en découvrir davantage sur Telramund, sorcier énigmatique inspiré de l'antagoniste de l'opéra de Wagner. le personnage avait beaucoup de potentiel et sa dynamique avec Odile était très prometteuse, intéressante à exploiter davantage. Malgré cette légère frustration et la fin un peu trop « conte de fée », Lohengrin reste une excellente lecture grâce à un rythme page turner, une plume agréable et efficace, un souffle épique et des élans dignes du romantisme allemand. La dimension plus sombre et mature apportée par Odile (qui méritait de donner son titre à l'oeuvre, soyons honnêtes) font de Lohengrin mon roman préféré d'Alice Sola.
Lien : https://moonlightsymphonyblo..
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