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Critique de Djolyen


Matilda: un vaisseau immense, qui emmène les reliquats d'une humanité survivante vers le mieux. Dans cette prison de métal, les riches blancs se pavanent sur les ponts supérieurs alors que les femmes de couleur, moins qu'esclaves, triment dans les entrailles du navire, sur des champs imitant les fermes de la Terre, planète en décrépitude laissée loin derrière.

Entre le Transperceneige, Underground Railroad et La Servante Écarlate, ce roman assez fulgurant et très militant fictionnalise les grands thèmes féministes actuels. Et plus précisément afro-féministes: personnes racisées, avortement, esclavage, transexualité, homosexualité, patriarcat, suprémacisme blanc, culte divin comme fondement de la hiérarchie sociale, violences sexuelles institutionnalisées... Mais c'est fin, jamais pontifiant, et ça se lit comme une grande oeuvre SF bien plus que comme un essai à thèse.

L'héroïne, asociale et rebelle mais pas sans faille, se débat ainsi dans un univers proto-carcéral d'une violence insoutenable, où courber l'échine vaut parfois mieux que de bomber le torse. Avec quelques bribes de livres et les micropousses d'une pharmacopée cultivée en vase clôt, elle essaye de reconstituer la carte de cette prison céleste. Afin d'en trouver la sortie...

Le lecteur, lui, n'en sortira pas indemne.
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