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Critique de EvlyneLeraut


Ce roman policier « le Bal des porcs » serré comme un café fort est bien plus qu'une lecture palpitante, empreinte d'adrénaline. Ce livre est inestimable, une chance éditoriale. Prenez le temps de lire attentivement la biographie de l'auteur Arpàd Soltész journaliste slovaque reconnu par ses pairs, son pays, pour son travail sur le crime organisé en Slovaquie et ses prises de position courageuses. Ne lâchant rien, il dirige un Centre slovaque pour l'investigation journalistique, au nom de Jàn Kuciak, un confrère assassiné. C'est capital de souligner ces faits. Comprendre que « le Bal des porcs » est un enjeu politique, exutoire. Il pointe du doigt là où ça fait mal. Ce roman frénétique, trépidant, émouvant souvent, s'inspire de faits réels. La fiction est une gageure, une mise en abîme. Il est précieux tant par cet engagement d'écriture, de dévoiler les vérités cachées sous le tapis des corruptions, les profondeurs chaotiques, d'une Slovaquie en proie aux dérives intestines et assassines : à la Mafia, aux mouvances malsaines et incontrôlables de jeunes filles, à peine pubères, jetées en pâture dans la gueule du loup des hautes sphères intouchables. S'arrêter un grand moment avant de pénétrer au coeur de cette fiction fondamentale. Apprécier les volontés éditoriales, ce pas de côté osé et libérateur. Relire le prologue et l'alliage de l'Union Européenne. Incontournable et nécessaire, « le Bal des porcs » est un pavé dans la mare des non-dits. Un cri en pleine nuit. Il est d'utilité publique. Arpàd Soltész avance lampe à la main dans les pénombres de son roman. Il ne craint pas les courants d'air, ce qui va être un tsunami éditorial. Il écrit, les jeunes femmes prostituées de force, de drogue et de soumission. Il écrit l'assassinée d'à peine quinze ans. La Mafia qui est une arborescence, les corruptions et les prises de pouvoir. Les politiciens, tels des brutes, des intouchables aux gants blancs. Les protagonistes deviennent si plausibles, si vivants que l'on se dit : « Non, ce n'est pas possible, pas ça !» L'évènementiel monte crescendo dans l'horreur d'une contemporanéité que l'on réfute de toutes nos forces. On est happé par cette folie, ce machiavélique qui sonne trop juste. On est au coeur d'un vrai roman abouti : une fiction inspirée de faits réels. Il est magistral pour cela. Que dire du « le Bal des porcs » si ce n'est l'admiration de la parole qui se libère. Osez dénoncer, reformuler pour ne pas mourir lui aussi, assassiné. Je suis fière de l'avoir lu. Fière d'avoir participé à l'enjeu d'alerte. « le Bal des porcs » est un polar certes, mais bien plus que cela ses vérités sont nécessaires et urgentes. Traduit du slovaque par Barbora Faure. Publié par les Editions Agullo. (Merci beaucoup Babelio pour l'envoi de « le Bal des porcs » avec un beau marque-page et les Editions Agullo ).

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