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Critique de Little_stranger


Un sujet qui ne me tentait pas du tout : le tennis ... Et au final, un roman passionnant, une autobiographie fictive, au plus près, d'une ancienne jeune gloire du tennis, Patricia Lukastic, qui fut durant une carrière écourtée, 12ème joueuse mondiale. Un jour, Des années après sa gloire, Lukastic, qui vit retirée, sollicite l'aide d'un écrivain pour écrire son histoire.
Au départ, une famille qui a fui l'Allemagne nazie avec un père diplomate polonais. Deux fils, plus tard, Elian et Rafael héritent d'un domaine prospère dans la pampa. Rafaël reprend les rênes de l'estancia et Elian, l'intellectuel, joueur d'échec et inventeur, part pour faire des études d'ingénieur, qu'il abandonne rapidement car rien ne semble aller assez vite à son goût et finalement, son don aux échecs reste très local. Elian finit par tout lâcher et revient vivoter médiocrement tandis que Rafael prospère.
En voulant vendre une inventions à Philipps, il rencontre celle qui deviendra son épouse et lui donnera une fille, Patricia, en 1974, pour le quitter quelques temps après, lasse de vivre auprès d'un homme qui tourne en univers fermé entre son garage et ses petites habitudes.
Elian va vite découvrir chez Patricia, des aptitudes physiques étonnantes dans de nombreuses activités (dont une coordination main-oeil qui fait d'elle une excellente chasseuse), mais surtout dans le tennis. Il va alors dans un magnifique transfert, devenir le coach de Patricia, dirigeant celle-ci, fin stratège malgré tout dans le monde complexe du sport de haut niveau, toujours à courir après les sponsors, usant le corps de sa fille (sa plus belle invention ...) dans sa courses à la reconnaissance.
La jeune prodige n'existe que dans le tennis, dans la vie réelle, elle est comme absente avec sa vie minutée et contrôlée par son père pour la réussite : son enfance, son adolescence lui échappe jusqu'à ce que son corps lâche à 21 ans, à son grand soulagement me semble-t-il. Corps qui lâche lorsque son père fait un AVC et qu'il ne peut plus exercer son emprise sur elle.
J'ai été très touchée par la solitude et l'abnégation de la jeune joueuse qui semble vouloir tout faire pour que son père soit "glorieux". J'ai trouvé aussi intéressante l'ambigüité effroyable entre les deux protagonistes : comme chez les singes, la fille épluche d'une certaine façon le corps de son père dans une grande confusion d'un corps qui n'existe que par l'autre.
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