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Critique de Blok


Sous un titre contestable, M. Sorman nous livre en réalité un catalogue de ses opinions sur diverses questions économiques et politiques. Je ne les partage pas, mais il n'est pas possible de les discuter en détail dans le cadre de cette chronique
Tout d'abord sur le titre. Les prétendues"Bullshits" de M. Sorman ne sont rien d'autre que des opinions qu'il ne partage pas. Une telle appellation est la marque d'un mépris insupportable.
Par ailleurs, Monsieur Sorman n'est pas lui-même à l'abri des Bullshits
Il ne s'agit pas de contester ses opinions, mais de dire que ses développements ne sont pas exempts d'approximations, de généralisations abusives, voire de contre-vérités.
Je prendrai un exemple qui ne relève pas de la controverse politique. M. Sorman n'aime pas Clémenceau qui incarne des valeurs à l'opposé des siennes. C'est son droit.
Mais pas d'affirmer que Clémenceau était aveuglé par son anticléricalisme (bien réel) alors que c'est lui que, ministre de l'intérieur après la loi de Séparation de l'Eglise et de l'état, mit fin aux inventaires dans les églises. de même, il s'est opposé avec Briand à Combes qui voulait interdire aux prêtres et aux religieuses de porter le costume de leur état sur la voie publique

De même on ne peut le présenter comme le fossoyeur de l'Autriche-Hongrie, qu'il aurait détesté parce que c'était un état catholique (ce qui est d'ailleurs contestable, mais passons) alors qu'il aurait au contraire souhaité son maintien à titre de contre-poids à l'Allemagne. le démantèlement de l'Autriche Hongrie fut en réalité la conséquence logique du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" inclus dans les Quatorze Points du Président Wilson..Il n'a pas eu les moyens d'empêcher ce démantèlement
En outre, Clémenceau n'est nullement responsable de l'échec des négociations de paix initiées en 1916 par le nouvel empereur d'Autriche. En effet, leur réussite reposait entre autres sur des concessions de l'Allemagne auxquelles cette dernière s'est refusé
Suite à ce refus, Ribot, alors Président du Conseil, met fin aux pourparlers. Clémenceau ne lui succède que quelques semaines après
Ce ne sont peut-être que des détails. Mais lorsque l'on veut evoquer une question historique, qu'on n'est pas obligé de traiter si on la connait mal, on se renseigne, au lieu de d'adresser des reproches fallacieux à un homme qui a le défaut d'incarner le patriotisme français et d'être une référence pour les défenseurs de la République et de la laïcité, c'est à dire de tout ce que Sorman déteste.

Cela dit, l'ouvrage de Sorman n'est pas inintéressant. Il a certaines vues intéressantes et est d'une lecture agréable.
Au moment de la parution de son livre, j'ai entendu l'auteur affirmer qu'il avait changé depuis des ouvrages précédents
Je n'ai pas vu la différence : toujours libéral, toujours atlantiste, toujours aligné sur les USA, toujours mondialiste.
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