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Critique de Foufoubella


Ce graphique au féminisme assumé m'a un peu fait peur au démarrage. Non, je n'ai peur ni du féminisme, ni des féministes, ou ceux et celles se revendiquant féministes, mais je crains parfois certaines dérives et "luttes" dans lesquelles je ne me reconnais pas. Mais, heureusement, très rapidement, j'ai compris le propos de l'autrice, féministe et féminine, féministe et intelligente, féministe et pas anti-hommes. Elle pratique cela en plus avec pas mal d'auto-dérision.

Le problème avec le féminisme aujourd'hui, selon moi, est qu'il est mal compris. Marine Spaak tente au moins de remettre les choses à leur place. En réexpliquant des vérités universelles qu'on a pu oublier.
En donnant des exemples concrets, précis de certaines situations.

Ce qui est aussi très appréciable est qu'elle s'est beaucoup documenté sur le sujet, via diverses sources qu'elle cite.

Je ne remets pas du tout en doute ce qu'elle avance même si pour ma part je ne me suis pas entièrement retrouvée dans certaines planches.
Par exemple, aujourd'hui encore il y aurait l'image préconçue que les petits garçons seraient plus intelligents que les petites filles, qu'on les pousserait davantage aux études que les filles. Pour ma part, je ne me suis jamais sentie moins dégourdie qu'un garçon. Peut-être parce que j'ai toujours été en tête de classe, que les premiers étaient en réalité des premières à l'école. Peut-être aussi parce que ma mère, qui estimait que c'était son devoir de maman, et particulièrement de maman de filles, m'a toujours dit que je devais être indépendante, à tous points de vue et notamment financièrement. Ce qui fait que j'ai fait des études, exerce un boulot qui me plaît et pour lequel je gagne très correctement ma vie.

En revanche, d'autres planches m'ont rappelé des souvenirs ou m'ont fait écho. Par exemple, les stratégies que développent les femmes lorsqu'elles savent qu'elles vont sortir tard, comme ne pas se mettre en jupe par exemple. Je ne crois pas qu'un homme se pose la question de savoir comment il "peut" ou "ne peut pas" s'habiller avant de sortir.
Et cela m'a rappelé une anecdote. Il y a quelques années, une collègue qui mutait a fait un pot dans un bar de ma ville avant son départ. On était en été, vers 22h30, je décide de rentrer chez moi car fatiguée. Sur le chemin, un homme un peu éméché m'aborde, se montre un peu lourd, un peu insistant, je parviens néanmoins à me débarrasser de lui relativement facilement. Et, après coup, je me suis dit (oui, je me parle beaucoup): et si cet homme t'avait agressée, il y aurait eu quelqu'un pour te demander comment tu étais habillée (ben oui, les hommes ne savent pas se tenir, c'est bien connu) ou pour te demander ce que tu faisais seule dans la rue à 22h30. Je ne pense pas qu'on poserait ce genre de questions à un homme qui se ferait agressé à 22h30 dans la rue...

D'autres planches, encore, m'ont appris des choses, m'ont fait sourire (vraiment, ou jaune).

Enfin, un dernier point sur le dessin. J'ai trouvé en soi le coup de crayon agréable, particulièrement les dessins de pleine pages que j'ai trouvés très jolis et soignés. Mais, en réalité, j'ai lu cet ouvrage pour son contenu verbal, moins pour la finesse du trait.

En résumé, un graphique instructif et assumé. Et ça j'aime beaucoup. A faire lire à beaucoup, aux femmes, mais aussi aux hommes et aux garçons qui, souvent, en toute bonne foi, ne s'imaginent pas une seconde ce que vivent les femmes d'aujourd'hui et de demain.
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