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Critique de Ceres03


Le truc avec les dystopies, c'est que même avec des ingrédients similaires à d'autres recettes, on finit souvent avec un plat complètement différent des autres.

Syrli fait parti de ces dystopies que je classerai dans le mi-cuit, un plat tiède, qui manque un peu de sel mais dont on finit par s'habituer au goût petit à petit.

Il faut dire que le début de ce roman est très indigeste, et que cette sensation de lourdeur persiste au moins jusqu'à la moitié du livre (voir les 2/3 ...).
Je ne vous vend pas du rêve là, je sais.

Syrli, l'héroïne, est une jeune fille qui vit dans une ville protégée par un mur magique. Cette magie est apparemment la cause d'une grande guerre ayant déchirée leurs ancêtres, menant à sa quasi-disparition. Afin de maintenir ce mur actif pour protéger cette colonie de survivants à l'abri des menaces extérieures (lesquelles, on ne sait pas trop, mais "l'herbe est toujours plus verte ailleurs" n'est pas un dicton qui s'applique dans ce monde), les "dirigeants" de cette organisation ponctionnent le peu de magie qui subsiste dans chaque enfant au cours d'une Collecte.

On s'en doute, Syrli n'est pas comme les autres, et de fil en aiguille, elle se retrouve en dehors du Mur, en quête d'un moyen de survivre.

Jusque là, je ne vous apprends rien, c'est dans le résumé.

Là où le roman m'a laissé complètement sur le pas de la porte (ou du mur, à vous de voir), c'est sur cette promesse de "traque".
Je n'ai ressenti aucune tension, aucun sentiment d'urgence.
En fait, je me suis fermement ennuyée, en attendant que le temps (et les pages) passent, pour voir où cela allait nous mener.
On a l'impression que la situation se répète en boucle pendant 150 pages. Au cas où on n'aurait pas compris que 1) dehors, c'est dangereux 2) la menace peut venir de partout 3) l'héroïne a l'estomac fragile. Parce qu'elle passe sa vie à vomir (ou quasi) sur le 1er tiers du livre. Heureusement, l'autrice a fini par l'équiper d'un ventre décent à mi-parcours, parce que je n'en pouvais plus de lire que Syrli allait vomir dès qu'elle avait peur / sommeil / un choc / une surcharge de magie.
Oui c'est bête je sais, mais c'est un peu comme ce bruit de stylo que fait votre collègue de bureau. Au début vous ne vous en rendez pas compte. Et une fois que vous avez capté, vous ne voyez plus que ça.

Au final, l'histoire prend un peu plus de consistance sur la 3ème partie, mais pour moi, le coche est déjà manqué.
Je ne me suis pas attachée à l'héroïne, et à aucun des personnages d'ailleurs. A part à celui de Nixe, ce qui est complètement ironique car c'est un personnage non humain.
Comment l'autrice fait-elle pour nous inspirer plus de sentiments envers une machine qu'un être humain ?

Un dernier élément qui me met la puce à l'oreille : le fait que le 3ème tome de cette trilogie ne soit jamais paru en France. Ce qui est en général le signe de performances assez médiocres en termes de ventes et surtout, de réception critique.

Cela confirme également mon sentiment global qu'à vouloir trop tartiner le peu de confiture qu'on a, on se retrouve sans pain. Honnêtement, le livre pourrait faire 200 pages de moins sans soucis. Ou alors, réduire de 150 pages la partie 2, et développer la partie 3 qui avait beaucoup plus de potentiel.

Syrli reste donc un plat ... euh un roman correct, qui aura j'espère un peu plus de piment dans son tome 2.
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