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Critique de manU17


40 ans ! Il m'aura fallu avoir 40 ans pour enfin lire le roman de l'auteur suisse allemande Johanna Spyri. Des années que je saoule proches et amis avec mon intérêt pour Heidi. Heidi, en livres, Heidi en bandes dessinées, Heidi en série télé, Heidi en dessin animé… Ce qui me vaut moult quolibets et/ou remarques indignés voire dédaigneuses… Si vous aimez Camus ou Proust, là tout va bien mais Heidi !... Mais je m'en fous et j'assume ! J'aime la simplicité de cette histoire, son côté un peu naïf aussi parfois. Je pense que c'est aussi lié à la montagne, les Alpes, le grand air et à tous ces souvenirs heureux de vacances passées chez ma tante moUmoUne, dans ses belles montagnes, tantôt vertes et à la végétation luxuriante, tantôt arides et rocailleuses. C'est aussi ça les Alpes, une grande variété de décors en quelques heures ou en quelques minutes de marche seulement.

Le hasard faisant souvent bien les choses, je me promène en ville un samedi matin quand je tombe sur panneau indiquant « Foire aux livres et vieux papiers » organisée au profit d'Emmaüs et Amnesty International. Comment résister et surtout pourquoi ? Je suis donc allé farfouiller et quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur un exemplaire d'Heidi, une veille édition de 1933 publiée chez Flammarion accompagnée d'une couverture à l'illustration désuète à souhait. C'est donc avec un brin de nostalgie que je me suis plongé dans ma lecture. Tout y est, comme dans mes souvenirs.

Heidi arrive au village avec sans tante Odette qui vient la conduire chez son grand-père, l'Oncle de l'Alpe, comme le nomme les gens du village. Comment peut-elle bien même seulement penser à laisser cette pauvre fillette avec ce vieillard bourru, solitaire, renfrogné, une si petite fille, si jolie, avec ses belles boucles brunes ? Pour un peu, à les entendre, on prendrait le grand-père pour un suppôt de Satan. On va vite comprendre qu'il n'en est rien. Le grand-père, réticent au début, face à cette enfant qu'il ne connait pas, va vite s'avérer débordant d'amour pour sa petite fille et prêt à tout pour la rendre heureuse. Pierre, sa grand-mère aveugle et les chèvres contribuent aussi au bonheur et au bien-être de l'enfant dont on ne manque jamais de nous rappeler le teint frais et les joues roses. Vive le lait de chèvre ! Le regard des gens du village sur le grand-père va aussi beaucoup évoluer quand ils vont voir son amour pour sa petite-fille.

La suite vous la connaissez, après des mois de bonheur partagé pour l'enfant et son grand-père, la tante Odette revient sur l'Alpe et s'empare d'Heidi pour la conduire à Francfort afin qu'elle devienne en quelque sorte demoiselle de compagnie d'une jeune fille handicapée issue de la bonne société, chance unique pour elle de recevoir une bonne éducation. L'auteure joue beaucoup sur l'opposition ville-montagne, la vie citadine grise et morne en opposition à la vie saine et épanouissante au grand air, forcément plus pur en montagne. Le choc des cultures se fait aussi au niveau de l'éducation, rigoriste de Mademoiselle Rougemont, la gouvernante, qui ne sait que faire de cette « sauvageonne » qu'on lui a imposée à son grand dam. Heidi va devoir s'adapter à un milieu social et un cadre de vie très différent de celui sur l'Alpe.

Un petit regret, l'amitié entre Heidi et Claire est moins présente qu'on pourrait s'y attendre même si elle est indéniable. Beaucoup de faits sont traités assez rapidement, parfois en quelques lignes, ce que j'ai parfois déploré. Inutile de vous préciser que ce sont des passages entiers de la série télé que je voyais défiler, ponctuant ma lecture de « Ah, tiens, alors c'était dans le bouquin ça aussi ! ». Disons que c'est surtout au niveau du traitement que l'adulte que je suis a pu rester un peu sur sa faim, parfois espérant sans doute trouver une intrigue bien plus développée qu'elle ne l'est en réalité, littérature jeunesse oblige, et d'un autre temps aussi, je suppose. Il ne faut pas perdre de vue que cette histoire a été publiée en 1880 même si c'est la télé qui a contribué à la remettre au goût du jour à la fin des années 70. Ce volume se termine par le retour d'Heidi chez son grand-père, sur ordre du médecin, suite à ses crises de somnambulisme qui ont effrayé tous les habitants de la maison Gérard.

C'est donc avec une joie non dissimulée que je peux annoncer à la foule en délire que vous pourrez, bientôt, mais pas trop tôt non plus, il ne faut jamais abuser des bonnes choses, découvrir un prochain billet narrant la suite des aventures d'Heidi, la merveilleuse histoire d'une fille de la montagne intitulée Heidi grandit. Et oui, l'amateur de vide-grenier du dimanche matin que je suis est déjà parvenu à se procurer ce volume dans la même collection. Bande de petits veinards va !

« La montagne est tellement jolie
Quand on grandit auprès d'elle
Heidi en a fait son amie
Mais loin d'elle, elle s'ennuie

Au-dessus d'un petit village
Avec son grand-père
Heidi apprend la vie sauvage
La vie qu'elle préfère [..]

La montagne est un paradis
Pour faire l'école buissonnière
Chaque saison lui donne aussi
Des leçons à sa manière

Courir et vivre dans l'alpage
Avec ses amis
C'est le bonheur un peu sauvage
La vie pour Heidi
C'est le bonheur un peu sauvage
La vie ... pour Heidi »

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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