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Critique de babel95


Je remercie Babelio et les éditions Payot-Rivages de m'avoir donné la possibilité de lire Station Eleven d'Emily St. John Mandel, et d'en faire la critique.
Ce soir-là, à l'Elgin Theater de Toronto, Arthur Leander qui interprète le Roi Lear s'effondre sur scène victime d'une crise cardiaque. Malgré tous les efforts d'un secouriste présent dans la salle, Jeevan, il ne sera pas possible de le ranimer. Jeevan prend le temps de réconforter une fillette, qui fait partie de la troupe d'acteurs et a assisté à la mort d'Arthur. En rentrant chez lui, apprend par un ami médecin qu'une mystérieuse épidémie de grippe de Géorgie a éclaté et se développe à Toronto. C'est le début de la pandémie, qui entraîne dans son sillage l'effondrement progressif de la civilisation.

Vingt ans plus tard, Kirsten Raymonde, la petite fille de l'Elgin Theater de Toronto, fait partie d'une troupe d'acteurs et de musiciens appelée la « Symphonie itinérante», qui se produit dans la région des Grands Lacs, interprétant des pièces de Shakespeare et jouant du Beethoven.
Station Eleven nous dépeint l'histoire d'une poignée de survivants, hommes et femmes qui ont tous connu Arthur Leander. Kirsten, la petite fille du théâtre, Clark Thompson, un britannique qui vit à New-York, ami de Leander qui prend un vol pour Toronto pour assister aux obsèques de l'acteur et qui va se retrouver bloqué avec d'autres passagers dans un aéroport du Michigan, à Severn City avec lesquels il va devoir réapprendre à vivre.

J'ai beaucoup aimé ce roman de science-fiction, la manière originale avec la quelle Emily St. John Mandel a construit une histoire complexe, dans laquelle elle mêle les destins de personnages au demeurant ordinaires, qui font preuve d'un courage et d'une humanité exceptionnels. Dans un environnement totalement dégradé, ils gardent espoir et veillent à préserver l'art et la culture ; Clark invente un "Musée de la Civilisation, dans lequel il garde tous les objets du passé devenus inutiles : Iphones, tablettes, cartes de crédit, chaussures à talon haut et prend plaisir à expliquer à tous ceux qui ne les ont pas connus le fonctionnement de ces objets dépassés.... Kirsten et la troupe de la Symphonie itinérante, parviennent à distraire et instruire les survivants.... Leur tâche est immense et d'une grande importance pour la survie "mentale" des hommes et des femmes "post-apocalypse". Cette approche humaniste et fraternelle s'oppose à celle de personnages sombres comme le Prophète qui s'érigent en maîtres et font régner la terreur.
J'ai beaucoup apprécié l'écriture simple, très poétique de ce roman, et les images fortes de fin du monde que l'auteur a su évoquer. L'idée de faire relier les héros de l'histoire par la connaissance d'un homme, l'acteur, et par une bande dessinée, Station Eleven, m'a paru originale - comme si cette bande dessinée d'anticipation reflétait à sa manière le destin de tous ces hommes brusquement plongés dans un futur qui les dépasse.

Un roman original porté par une écriture travaillée... des thèmes qui ne nous laissent pas indifférents. Station Eleven et ses héros n'ont pas fini de nous interpeller.


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