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Critique de 5Arabella


Dans un appartement dévasté, un homme s'apprête tant bien que mal à sortir. le but de sa sortie sera d'essayer de trouver de l'argent pour rembourser une dette, et lui éviter d'être la victime de ceux qui ont dévasté son appartement. Il a trois jours pour le faire, et va commencer par essayer de retrouver des anciens amis qui pourraient l'aider. Sa route va croiser celle d'autres personnages en déperdition, dont la vie aussi se trouve en instance de faillite, dans une ville en chantier, inquiétante et aussi perdue que ses habitants.

C'est le premier livre de Stasiuk que je lis et qui est sensé être un roman, et je n'ai pas la sensation que ce soit un genre qui lui convienne. le roman noir pas plus qu'un autre type de roman. Il n'y a pas de véritable progression dans l'action, la cavale de Paweł semble très vite perdre la moindre signification, les activités des autres personnages sont finalement aussi dépourvues de sens, et le moins que l'on puisse dire c'est que la fin n'en est pas vraiment une. Si le livre a de l'intérêt et qu'il capte par moments l'attention, c'est déjà par l'écriture (même si je ne sais pas ce qui en reste à la traduction), très brillante, peut être même un peu trop par moments, et surtout par la description de personnages, perdus, esquintés, à la dérive, tracés par petites touches. J'ai trouvé en revanche la description des malfrats très stéréotypée, pas très intéressante ni très vraisemblable.
En fait, au lieu d'essayer d'écrire un roman noir, Stasiuk aurait du faire ce qu'il sait si bien faire, une galerie de personnages, de lieux, d'ambiances, qui auraient peut être pu se croiser, entrecroiser leurs routes, leurs destins. Sans forcement de continuité, ni de fin parce qu'il n'y en a pas vraiment dans la vraie vie. Parce qu'au détour d'une page, d'une description, c'est ces aspects du livre qui m'ont retenus, touchés. Pas les poursuites, la violence, le tableau du monde de la pègre. Forcé et sonnant faux à mon sens. Comme si l'auteur voulait nous en mettre plein la vue, et qu'il manque son but en en faisant trop. Dans une interview, Stasiuk disait que pour lui la littérature est toujours à deux doigts du kitch, sans jamais franchir la limite. Je trouve que dans ce livre, par moments il franchit cette limite, même s'il y a des moments réussis.
Ce n'est certes pas le livre que je conseillerais pour un premier contact avec l'auteur.
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