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Critique de Ambages


« A quelques milles au sud de Soledad, la Salinas descend tout contre le flanc de la colline et coule, profonde et verte. »

Un roman magistral. Comment est-ce que John Steinbeck a pu m'embarquer aussi loin, aussi fort en si peu de mots ? Je n'ai toujours pas la réponse et je me dis que c'est l'art des génies. Tout est écrit a minima et pourtant c'est grandiose dans la profondeur des sentiments, l'ambiance oppressante se fait sentir dès les premières lignes, les premiers dialogues. On respire à peine, dans l'attente d'une petite éclaircie. Mais même le soleil est encadré dans l'embrasure de la porte. Tout est contraint, comme les hommes. Et pourtant je m'accrochais à un maigre espoir et j'ai commencé à les compter ces fichus lapins. J'avais même envie de lui donner une patte de lapin, qu'il la garde et y retrouve la sensation du velours de tante Clara, trois poils qui lui auraient suffi à ne rien toucher d'autres. Mais dans un environnement hostile, c'est écrit d'avance. J'entends encore le bruit des licous qui cliquètent et les cris des hommes qui jouent avec le fer à cheval hors de cette grange. Toute cette galerie de portraits réunie dans ce ranche restera longtemps présente dans ma mémoire.

« Qu'est-ce qu'ils peuvent bien avoir qui leur fait mal, ces deux-là, t'as idée, toi ? »

Une amitié indéfectible lie cette âme de gamin dans un corps de géant et son copain protecteur, c'est beau et triste.

« Dans cette fin d'après-midi, l'eau de la Salinas dormait, profonde, tranquille et verte. »
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