AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Foufoubella


Non mais quel grand livre que ce tout petit roman! Je l'ai ouvert, pourtant, avec beaucoup d'appréhension, m'étant frottée à la prose de Steinbeck fin 2019 par le biais d'un recueil de nouvelles qui ne m'avait pas du tout convaincue. J'avais dit que je lui laisserais une seconde chance, avec un roman cette fois, et j'ai eu raison.

Je m'attendais à quelque chose de dur, de sombre, de cruel. On est chez Steinbeck, déjà, mais aussi en pleine crise économique dans cette Amérique rurale si prompte à laisser de côté ceux qui ne sont pas en capacité de (sur)vivre à la Grande Dépression. Je n'ai pas été déçue là non plus, c'est dur, sombre et cruel.
Lennie a l'innocence d'un enfant dans un corps de géant. Il a une force de brute qu'il ne sait ni maîtriser ni contrôler. Il est le compagnon de voyage de George et ces deux-là s'aiment d'un amour fraternel, se protégeant mutuellement selon leurs propres manières.
Lennie a un rêve, élever des lapins dans la ferme où il s'installera un jour, il en est sûr, avec son vieil ami George. Ils seront alors devenus leurs propres patrons, ne devant rendre de compte à personne, vivant de pêche et d'eau fraîche. Ils aiment parler de cet avenir qu'ils imaginent si doux, un lopin de terre, la nature et la liberté. Mais avant ça, il faut gagner son pain et son logis, avec une bonne dose de sueur et d'huile de coude. Lennie et George vagabondent alors afin de trouver du travail et s'installent au gré de leurs pérégrinations. Et c'est là, sur ce dernier espace trouvé, que la tragédie va s'abattre. On est chez Steinbeck, même s'il y a un peu de lumière, les ténèbres reprennent vite le dessus.

C'est très simple, j'ai tout aimé dans ce roman, l'histoire, la prose, la montée dramatique. J'étais en empathie totale avec les personnages, Lennie, ce simple d'esprit, ce doux rêveur; George, qui le protège coûte que coûte, au détriment de sa propre vie presque; Candy, ce pauvre vieux qui n'aspire lui aussi qu'à un peu de douceur, et j'en passe.
Je dis souvent que les dialogues c'est ce qu'il y a de plus difficile à écrire; là, on s'y croirait, c'est tellement vivant, ça sonne tellement vrai.
Et la fin, la fin… Mon Dieu!

Un classique que je vous encourage à découvrir de toute urgence.


Lecture commune de juin 2020
Challenge multi-défis 2020
Challenge Riquiqui 2020
Challenge Trivial Reading
Commenter  J’apprécie          382



Ont apprécié cette critique (37)voir plus




{* *}