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Critique de Allantvers


Une merveille de Steinbeck, encore une! et pas des moindres.
J'adore les romans qui chroniquent sur un mode doux amer le passage d'un monde à un autre, vu du point de vue de celui que l'extinction inexorable du premier inquiète, ignore, enthousiasme ou désole.

C'est bien ce qui arrive à Ethan, "a brave man" s'il en est, un de ces personnages comme seul Steinbeck sait les brosser et que l'on aime spontanément, mari et père aimant, honnête, intègre et surtout, malheureusement pour lui, lucide.
Simple commis de magasin depuis la faillite frauduleusement imposée à son père, riche de son ADN familial fait de pirates au coeur noble, Ethan se contenterait bien de sa vie simple s'il ne constatait, en observant la banque sur le trottoir en face du magasin, dans les petites et grandes magouilles de ses clients et jusqu'au sein de sa propre famille qui lui réclame la richesse, la déferlante irrépressible des valeurs du matérialisme et de l'argent venir supplanter son monde. Alors, après mûre réflexion, il joue. Qu'il perde ou qu'il gagne, vous vous doutez bien qu'un auteur aussi subtil que Steinbeck ne tranchera pas aussi simplement.

L'évocation de la petite ville fictive de New Baytown au début des années soixante est un bonheur, les échanges énamourés et bourrés d'humour entre Ethan et sa douce sont un délice, en même temps que les réflexions d'Ethan sur les invariants et les travers de la nature humaine dans ce monde qui s'en va et celui qui s'en vient sont d'une intemporalité et d'une pertinence qui vous retourne le coeur.

J'ai adoré ce roman d'une Amérique disparue, déroulé au rythme de la vie d'avant, jusqu'à sa fin solaire comme Martin Eden.
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