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Critique de VirginieDoucet


Oklahoma, années 1930. La famille Joad se voit spoliée de ses terres par la banque qui remplace les petits agriculteurs par des tracteurs. Leur maison est détruite, leur terre confisquée; ne reste que l'exil vers la Californie, paradis des saisonniers, contrée d'abondance si on en croit les prospectus distribués dans tout le pays.

Accompagné de l'ex-pasteur Casy, la famille au complet s'embarque sur un camion, cap vers l'Ouest. Pa, Man, l'oncle John hanté par ses péchés, Grand-père, Grand-Mère, Tom fraichement sorti de prison, Al, Rose de Sharon attendant famille, son fiancé Connie, les deux enfants et le chien sont les protagonistes de ce qui commence comme un road movie; avaries au véhicule, pompistes méfiants, automobilistes en difficulté ayant tout misé sur ce déménagement, visites de la Mort, routes barrées par la police, traversées du désert, des chaînes de montagnes et enfin: la terre promise avec ses vergers à perte de vue. La description des paysages nous laisse entrevoir une Amérique encore quasi sauvage, une nature grandiose. Les rencontres sur la route dessinent une scission de la population entre salariés et migrants, les premiers se méfiant des seconds, les seconds s'unissant face à l'adversité. Et cet exode nous rappelle avec force que les choses n'ont pas tellement changé en presqu'un siècle, les migrants de hier devenus les oppresseurs d'aujourd'hui.

La vie californienne se révèlera rapidement n'être pas celle que les Joad avaient imaginée : le travail est rare pour ces milliers d'exilés, les salaires bien trop bas pour nourrir une famille, les conditions d'hébergement rudes dans les camps de fortune, le racisme "anti-Oakies" présent partout. Alors certains s'organisent : ils dirigent les camps du gouvernement sur les principes anarchistes, se révoltent contre les employeurs en se mettant en grève, vivent en communauté, partageant leur pain. Sera-ce suffisant pour contrer le capitalisme ? Vous connaissez probablement la réponse mais tout au long de ce roman, Steinbeck met en exergue la solidarité, la volonté de vivre de façon juste et décente. Un autre monde reste possible !
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