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Critique de Pois0n


Le résumé de L'héritière sicilienne ne donnait pas spécialement envie, mais, comme souvent, s'avère un peu à côté de la plaque.

Quelle n'est pas la surprise de Luca et de son mafioso de père au moment où ils découvrent que Raoul, le frère de Luca récemment décédé, a fait un testament en faveur d'une inconnue... C'est pourquoi lui et son père montent un stratagème pour récupérer le magot. Cependant, simple serveuse dans un bar-casino londonien le soir, étudiante en gemmologie le jour, Jen n'a pas la moindre idée de l'héritage colossal qui dort pour elle à la banque... Aussi va-t-elle s'étonner de voir débarquer dans sa vie le frère de son ami, porteur d'une opportunité professionnelle difficile à refuser. Quant à Luca, il commence rapidement à douter : Jen est-elle une intrigante comme le soupçonne son père, ou aussi innocente qu'elle en a l'air ?

Toute la première moitié du roman est donc consacrée à la mise en place de l'intrigue. En dépit d'une certaine attirance réciproque, Jen et Luca ne se laissent pas troubler. La première sent le traquenard à des kilomètres sans pouvoir mettre le doigt dessus ; le second s'efforce de déterminer si la jeune femme le mène en bateau ou non. Loin d'être torride, l'ambiance est donc plutôt à la prudence, voire la méfiance réciproque ! le comportement des deux personnages se veut logique et cohérent. Si Luca tente d'imposer des conditions qui paraissent louches à Jen, celle-ci se braque. Une chose les rapproche toutefois : le deuil commun de Raoul bien sûr, mais aussi celui de Jen vis à vis de sa soeur. Rapidement, Luca va tenter de se rapprocher de ce frère avec qui il n'était plus vraiment en contact à travers celle qui était devenue sa confidente. Et ce n'est pas parce que Raoul est mort que Jen va se mettre à déballer tout ce qu'elle sait à cet homme certes sexy, mais auquel elle ne fait pas pleinement confiance, même après avoir cédé à l'attraction qu'il exerce sur elle.
Le thème du deuil n'est pas là pour servir d'amorce à l'histoire, mais bien le coeur de celle-ci d'un bout à l'autre.

Cependant, L'héritière sicilienne reste une romance et le déroulement de celle-ci se fait très naturellement, sans précipitation... du moins durant la plus grande partie du livre. La malice et la complicité palpable entre Luca et Jen rendent leur couple en devenir très attachant et s'il faut attendre le dernier tiers de l'ouvrage pour que la relation entre les protagonistes prenne une tournure plus intime, une fois lancés, ceux-ci n'arrêtent plus et leur priorité devient plus ou moins de le faire tout le temps et surtout partout. Au vu des décors qu'offre l'île, le tout a la saveur d'une histoire de vacances : la plage, la fête de l'été... le scénario passe hélas un peu à la trappe au profit de scènes de sexe à répétition. On ne tombe pas non plus dans la romantica, mais c'est définitivement beaucoup plus coquinou que la moyenne des Harlequin Azur.

Ce déséquilibre histoire/érotisme n'aurait pas été très grave si le dernier quart de l'ouvrage n'avait pas été aussi bâclé. Certes, il fallait bien que les secrets volent en éclats, mais la façon dont la chose est amenée s'avère aussi maladroite que peu crédible... de même que le dénouement, aussi facile que rapide. On referme donc le livre sur un désagréable sentiment de gâchis, là où le début, lent et posé, avait tout pour séduire ! On a l'impression que Susan Stephens, à force de prendre son temps pour bien développer son histoire, a dû ensuite la boucler comme elle pouvait pour réussir à la faire rentrer dans le format de la collection. Et c'est dommage. Il aurait sans doute suffi de quelques pages de plus pour que la fin soit à la hauteur du début...

En l'état, même si elle avait le potentiel pour être carrément très bonne, L'héritière sicilienne demeure une lecture sympathique.
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