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Critique de Tbilissi


Quelle merveille, ce roman ! Tout me plait en lui, l'histoire, les personnages, le style, la construction (qu'est-ce que j'aime le roman choral...) et l'incroyable émotion qui s'en dégage, le tout en appelant à la tolérance, l'altruisme et la philanthropie.

L'argument principal, c'est la ségrégation. Les incroyables différences entre les noirs et les blancs, qui se matérialisent ici par le débat sur "les toilettes" : toute famille qui se respecte doit en effet avoir des toilettes séparées pour ses domestiques noirs, afin de ne pas risquer d'attraper des maladies.
On notera aussi l'effarante liste de recommandations d'une mère à sa fille de 15 ans lors de sa première journée au service d'une famille blanche. Et l'absurdité de voir les enfants blancs élevés par des domestiques noires devenir une fois adultes leurs patrons.

Cet aspect est donc particulièrement réussi, et choc.
Les protagonistes de l'histoire s'unissent d'ailleurs pour écrire un livre sur cette intolérable situation, et faire éclater leur vérité. La vérité.

Mais ce qui m'a bouleversée c'est la foule de petites choses qui amène à réfléchir, à aiguiser son regard sur cette société des années 60 :
La pression que subit Skeeter Phelan, jeune fille de 23 ans qui n'est pas encore mariée, et qui bien que brillante souffre de sa grande taille qui la fait paraître différente.
La duplicité de cet homme politique, le père du petit ami de Skeeter, qui pense en privé que les noirs et les blancs devraient avoir les mêmes droits, mais ne peut en aucun cas exprimer publiquement cette opinion sous peine de choquer sa base électorale.
La discrète Lou Ann Templeton, qui passe pour fade et ennuyeuse auprès des jeunes blanches, Skeeter y compris, et qui a pourtant un coeur d'or et une générosité sans faille auprès de sa bonne Louvinia.
L'exubérante Célia Foote qui cache bien plus de fragilités que ne pourraient le laisser penser ses allures de bimbo, et surtout une gentillesse désarmante, loin des préjugés.

J'ai tout aimé dans ce livre. Et mon plus grand coup de coeur c'est pour cette bonne Aibileen (notez ici qu'on peut entendre le mot "bonne" comme on le décide) qui aime tellement les enfants qu'elle élève ! La relation qu'elle tisse avec eux, et la manière dont elle essaye de les aider à se construire, à l'aide d'histoires secrètes (mention spéciale à "martien Luther King") et d'exhortations à croire en leurs qualités, est fabuleuse.
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