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Critique de leboncoinlecture


Un tout petit ouvrage mais une grosse claque.

Transcription d'un entretien avec la cinéaste Karin Berger, Ceija Stojka s'exprime dans une langue simple, à la syntaxe et à la concordance des temps cabossées, qui nous plonge dans ses images d'enfance et sa souffrance intérieure qui ne la quittent pas 50 ans après les faits.

Après Auschwitz et Ravensbrück, Ceija Stojka se retrouve à Bergen-Belsen.
« Par chance », elle est avec sa mère. Elle a 11 ans. Elle vit dans des camps depuis l'âge de 9 ans.

A Bergen-Belsen, les cadavres sont autant ses amis que ses alliés : elle s'occupe à leur fermer les yeux et la bouche, à les mettre face vers le ciel ; ils la protègent du vent, lui offrent leurs guenilles qui couvrent un peu ou qui coupent la faim.
Les « menus » ont de quoi ulcérer, concoctés par la débrouille et l'instinct de survie.

La libération du camp : un rêve, une hallucination.
La vie recommence. le retour à Vienne, les retrouvailles hasardeuses, la lutte pour recommencer sa vie.

Aucune volonté de vengeance, trop de respect pour l'humain, mais un traumatisme perpétuel indicible, tellement plus profond et incrusté dans l'être que n'importe quels mots et images ne sauraient dire, que ce soit cet entretien ou son recueil de poèmes « Auschwitz est mon manteau » où elle en résume le principe :
« Auschwitz est mon manteau,
Bergen-Belsen ma robe
et Ravensbrück mon tricot de peau. »

Elle nous fait entrapercevoir l'horreur, et c'est déjà insoutenable, on imagine sans mal son indicibilité, sa profondeur, son épaisseur, son intrication dans chaque fibre du corps et de l'âme de chaque survivant.

A lire.
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