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Critique de Christophe_bj


C'est le quarantième anniversaire d'Alice Stern, une New-Yorkaise qui a un travail administratif routinier dans une des nombreuses écoles privées de la ville destinées à une clientèle riche et parfois célèbre, Belvédère. Comme elle y a elle-même été élève, elle n'en est jamais sorti. Son père Leonard a écrit un unique roman, un best-seller de science-fiction, Time Brothers, adapté à la télévision, qui a suffi à le rendre célèbre et relativement riche. Malheureusement, Leonard est à l'hôpital, dans le coma, et n'en a plus pour longtemps. Sa fille va régulièrement le voir, et elle est la seule à le faire car il est divorcé et son ex-femme, adepte du New Age, vit en Californie. A la fin de la soirée, le jour de son anniversaire, elle s'endort dans la cabane de gardien de l'impasse privée où son père a une « maison de poupée », rare privilège à New-York, et lorsqu'elle se réveille, c'est dans le corps de la jeune fille qu'elle fut à seize ans, avec son père en bonne santé : elle a voyagé, en esprit, dans le temps. Dans sa tête elle a toujours quarante ans, mais elle est revenue à l'époque de son adolescence. ● L'argument du roman, s'il n'est pas d'une folle originalité, est fascinant. Qui n'a pas rêvé de se retrouver à son adolescence avec les acquis de la maturité et, éventuellement, de faire d'autres choix, de modifier le cours de sa vie ? Cette thématique du voyage dans le temps, des paradoxes temporels, me passionne. ● Bien sûr, on pense à la trilogie Retour vers le futur, à Trente ans sinon rien, à Peggy Sue s'est mariée, etc. Ces oeuvres sont d'ailleurs citées à plusieurs reprises dans le roman, comme un hommage. J'ajouterais Camille redouble, le superbe film de Noémie Lvovsky que l'autrice américaine ne connaît probablement pas mais qui se fonde exactement sur la même idée de départ (même les deux âges de l'héroïne, quarante ans et seize ans !). ● Malheureusement, le livre d'Emma Straub est beaucoup trop bavard. Il y a au moins cent pages de bavardages sans aucun intérêt en trop. ● On met tout le premier quart du livre à parvenir à l'élément déclencheur de l'histoire, la fameuse soirée où le voyage temporel a lieu. Donc pendant 80 pages on s'est ennuyé à lire la vie quotidienne de la New-Yorkaise déjà lue et relue mille fois ailleurs en mieux. ● Mais ensuite c'est pareil, beaucoup trop de bavardages sur les plats qu'on mange, les vêtements qu'on porte, les appartements qu'on habite (grande passion des New-Yorkais), avec beaucoup de clichés. ● L'ouvrage aurait beaucoup gagné à se resserrer sur sa thématique première, le voyage dans le temps et à améliorer l'histoire, car on voit bien qu'aux deux tiers du livre l'autrice patauge, ne sait pas comment s'en sortir. La fin, d'ailleurs, est globalement décevante (mais très américaine dans son traitement). ● Avec ce livre l'autrice gâche une belle idée qu'elle n'a pas su exploiter. ● La traduction est globalement maladroite, beaucoup de passages sont bancals, l'aspect « traduit » est bien trop évident, les structures de la langue première apparaissent derrière un français boiteux. La traductrice confond systématiquement « quoi que » et « quoique ». ChatGPT ferait probablement mieux… ● Si vous voulez lire un excellent roman sur ce thème, préférez Replay, de Ken Greenwood, un livre brillant que j'ai adoré. ● Je remercie NetGalley et Les Escales de m'avoir permis de lire cet ouvrage.
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