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Critique de Chaplum


Voilà un titre qui me faisait de l'oeil depuis un moment mais je ne l'avais vu sur aucun blog et je n'arrivais à mettre ma main dessus dans aucune librairie. Ensuite, aux Etats-Unis, j'ai vu qu'une sorte de suite était parue et des piles de ce titre et de sa couverture colorée ne cessaient de m'attirer. Je me suis donc finalement décidée et je ne le regrette pas.

Balthazar Jones est un hallebardier de sa majesté, c'est-à-dire qu'il oeuvre à la garde de la Tour de Londres. le métier a bien changé depuis que le célèbre bâtiment abritait une prison et dorénavant, les hallebardiers sont chargés d'organiser les visites et non plus de garder les prisonniers dans les geôles. Au grand dépit de Balthazar Jones, ancien militaire, son boulot consiste essentiellement à indiquer les toilettes à des hordes de touristes irrespectueux. Mais cela lui a assuré, ainsi qu'à son épouse Hebe et leur tortue âgée de plus de 180 ans, un toit, même si celui-ci est humide, hanté et peu confortable. En effet, les hallebardiers sont logés au sein même de la Tour de Londres, et le couple Jones a hérité de la Tour de Sel. Et lorsque la reine décide de transformer le célèbre Monument en zoo accueillant tous les animaux que les dirigeants d'autres pays lui ont offerts pour redynamiser les visites, elle n'imagine personne de plus compétent que le propriétaire d'une tortue plus que centenaire. C'est ainsi que Balthazar doit se charger d'aménager une ménagerie pour des animaux aussi exotiques que des dragons du Komodo, une zorille, des opossums à la queue en anneau et d'autres bêtes tout aussi incongrues. Et les ennuis commencent quand les manchots disparaissent, que les girafes sont transférées alors qu'elles ne devaient pas et que Hebe quitte Balthazar, excédée par sa manie de collectionner la pluie et de ne pas manifester ses sentiments.

Vous l'aurez compris, Balthazar Jones et le zoo de la Tour se présente comme un roman anglais dans la plus pure tradition de l'humour pince sans rire et de la loufoquerie. Les situations cocasses et hilarantes se succèdent sous la plume à la fois humoristique, piquante mais aussi sensible de Julia Stuart. Car si ce récit fait beaucoup rire, il émeut également. Balthazar et sa femme Hebe ont vécu un drame quelques années après avoir emménagé dans la tour : la perte de leur fils unique. Et cet événement les a irrémédiablement éloigné. Cela sert un peu de fil rouge au roman. Julia Stuart réussit donc à traiter un sujet dramatique d'une manière délicate et tendre au milieu d'une narration burlesque et complètement folle. Il faut dire que les habitants de la tour sont attachants sous leurs côtés doux dingues, qui cachent parfois des blessures profondes. Car autour du couple Jones, d'autres protagonistes savoureux gravitent : le révérend vieux garçon qui écrit de la littérature érotique, le hallebardier en chef terrorisé par les fantômes ou encore Ruby Dore, jeune femme qui tient le pub de la Tour, avec son caractère bien trempé.

En plus de nous divertir, ce roman réussit aussi à nous cultiver car il nous apprend de nombreuses anecdotes, des plus sérieuses aux plus sanglantes ou aux plus délectables sur l'Histoire de la Tour de Londres. Et cela sans lourdeur. le métier de Hebe Jones donne lieu aussi à des moments hilarants ou bouleversants. Elle travaille au bureau des objets perdus du métro de Londres et l'imagination de Julia Stuart s'est véritablement envolée dans les passages qui y sont consacrés. Un régal.

Bien sûr, ce roman ne révolutionnera pas la littérature mais il m'a fait passer un excellent moment de lecture ! A conseiller aux amoureux de bizarrerie et de Londres.
Lien : http://www.chaplum.com/balth..
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