AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Masa


Qui mieux que Alain Doremieux pour décrire Theodore Sturgeon. Il nous signe une préface magnifique. Ah Theodore et son écriture. Mon ami à deux visages. Au temps de son existence, la Science-Fiction était un genre qui dominait les autres. Les écrivains devaient écrire de la SF pour exister. Certains avaient des talents et d'autres non. L'histoire retiendra de nombreux auteurs talentueux. Pour exister Theodore Sturgeon doit écrire de la SF. Ce ne sont pas ses meilleurs écrits. Et puis, il y a son autre apparence. Une écriture teintée de Fantastique, mais surtout plein d'humanité et de poésie.
Attention ceux et celles qui aiment l'action de la science-fiction ferait bien de passer leur chemin parce que ce qu'il préoccupe Theodore Sturgeon, c'est l'humain. C'est surtout les rapports entre eux, entre deux sexes différents ou bien entre personnes de niveau mental différent.

Les songes superbes, un titre énigmatique mais savoureux, est un recueil de onze nouvelles. Certaines sont inédites (dans nos contrées), d'autres ont été édités dans différents ouvrages.
→ Un égocentrique absolu (The ultimate egoist)
→ Compagnon de cellule (Cellmate)
→ Un don spécial (Talent)
→ Dans la chambre sombre (The dark room)
→ Celui qui lisait les tombes (The graveyard reader)
→ Abréaction (Abreaction)
→ Paradis perdu (The love of Heaven)
→ Une soucoupe de solitude (A saucer of Loneliness)
→ Monde interdite (The world well lost)
→ La clinique (The clinic)
→ Un triangle dans la tempête (Hurricane trio)

Ce fut Astounding magazine qui lança la carrière de Theodore Sturgeon. Alain Doremieux – qui nous écrit avant chaque nouvelle des anecdotes – nous apprendra que l'auteur détestait collaborer avec ce magazine puisqu'il ne correspondait pas à son style d'écriture. Theodore Sturgeon a toujours été fasciné par les échanges entre les humains. La Science-Fiction n'était qu'un prétexte pour être édité (comme « Un triangle dans la tempête » = « Double résurrection »).
Dans ce recueil, la majorité des textes s'apparentent plus à du fantastique qu'à la science-fiction.

J'ai eu du bon et du moins bon. Quelques nouvelles m'ont laissé indifférent ou de marbre. Ainsi, « Abréaction » est celle que j'ai le moins apprécié. Theodore Sturgeon était dans une période creuse de son écriture (entre 1941 et 1945) . Ce récit est l'un des rares à avoir été écrite et publié durant cette période. Je l'ai même trouvé moins bon que « Killdozer », dont l'histoire pourrait être associée. En ce qui concerne « Un triangle dans la tempête », je n'ai pas réussi à rentrer dedans. J'ai lutté jusqu'à la fin. Je reste persuadé que je suis passé à côté de quelque chose.

Les récits qui m'ont impressionné ou que j'ai apprécié. La première nouvelle «  Un égocentrique absolu » fut écrite quand il avait 22 ans. On pourrait croire que malgré son jeune âge, son écriture serait encore immature. Il n'en fut rien, à part cette narration à la première personne. Ce récit est typiquement sturgeonnien. Nous avons un homme qui possède des pouvoirs surnaturels. Il peut supprimer les choses par le pouvoir de son imagination. Pas de surprise, l'auteur ajoute un personnage mentalement limité qui incarne la bonté.
J'ai bien aimé «  Un don spécial » qui me rappelle un peu « Les plus qu'humains ». Une petite histoire sans prétention, facile de lecture et agréable à lire.
«  Celui qui lisait les tombes ». Je l'avais déjà lu dans « Les talents de Xanadu ». Je l'ai plus apprécié à cette relecture.
«  Paradis perdu » – connu également sous le nom de « L'amour du ciel » est une véritable pépite. C'est l'histoire d'une rencontre entre un humain et un extraterrestre. Comme pour la précédente, je l'ai d'avantage apprécié lors de ma relecture. Elle fut publiée dans le recueil « histoires de mutants ».
Oh comme j'ai adoré le début de «  Monde interdite ». J'ai trouvé cela très poétique. Dommage que par la suite l'auteur ait changé son style. Il faut savoir qu'à l'époque, elle fut interdite car elle parlait d'un sujet sensible. À notre époque, cela peut sembler risible.
Je termine avec «  La clinique » qui est une belle découverte. Une histoire typiquement sturgeonnien. L'auteur ayant voulut raconter l'histoire par le patient, le vocabulaire et la narration fut limité. Par cette volonté de coller à son personnage, ma lecture s'est retrouvée difficile par ces nombreuses répétitions de « je dis », « il dit ».

Je vais conclure sur l'édition Pocket. Malgré une couverture affreuse, le contenu reste de qualité. J'ai adoré la préface ainsi que les textes de présentation pour chaque nouvelle de Alain Doremieux. J'ai appris beaucoup de choses sur Theodore Sturgeon. C'est un beau recueil de nouvelles pour qui aime cet auteur. Il est touefois étonnant que la couverture se pare du thème de la Science-Fiction tant que la majorité des titres relèvent du Fantastique. Mais Theodore Sturgeon est peut-être un auteur à part.
Je conseille d'avantage de lire « Un peu de ton sang/je répare » tout pour la meilleure nouvelle (« Je répare tout ») que Theodore Sturgeon a écrite.
Commenter  J’apprécie          72



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}