Le graphisme est un peu raide, la couleur est traitée en aplats, essentiellement avec des nuances de gris sombres, tantôt froids, tantôt chauds, cela crée une ambiance de monde désoeuvré, on sent le froid, la boue gelée de ce pays d'Europe de l'Est. On découvre la vie d'une petite communauté juive, Mandelman est artisan qui fabrique des tapis de qualité sur son métier à tisser, il se rend au marché pour les vendre. C'est une société en évolution, Mandelman n'est plus adapté à ce nouveau monde. C'est un récit tout en lenteur, rythmé par ces gris funestes, Il ne se passe pas grand chose, mais c'est ce genre de récit qui en dit plus par quelques images, quelques aplats de gris, telles des peintures naturalistes du XIXe siècle, qui montre une réalité sociale, ordinaire mais tristement réaliste. C'est un récit émouvant, simple et modeste, et chargé d'une douce mélancolie.
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