AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BazaR


L'avantage avec les romans historiques de cet acabit, c'est qu'on ne craint pas de dévoiler la fin, vu qu'elle est connue.
Je peux donc me lâcher et tout balancer !!

1063 ! Robert Guiscard est à présent Duc de Pouille et aide son petit frère à s'emparer de la Sicile. Comme si c'était une tâche facile : il leur faudra dix ans. Non seulement les émirs qui dirigent l'île ne se laissent pas faire mais les deux frères, aussi têtus l'un que l'autre, se chamaillent souvent. Robert laisse souvent son frère s'occuper de la Sicile et retourne dans les Pouilles zigouiller quelques révoltés et chasser les quelques Grecs qui occupent encore les côtes adriatiques (la ville de Bari entre autres).
Mais bon an mal an la conquête est achevée en 1071 et Roger en devient Comte, Robert ne gardant que Palerme. Et c'est là, dans la paix, qu'on va voir la vraie grandeur des Hauteville. Ceux-ci vont respecter les différentes religions, ne persécuter personne, s'entourer même des conseillers Grecs et Musulmans. La Sicile devient un « espace multilingue et multiculturel » (cf. François Neveux - l'Aventure des Normands) à l'instar de al Andalus en Espagne.

Mais les conquêtes se poursuivent en Italie. Robert s'empare des restes des terres lombardes et joue avec brio des inimitiés entre l'Empereur Henri IV et le pape Grégoire VII, discutant avec l'un, soutenant militairement l'autre, pour s'affirmer seul maître de ses terres. Dans le roman est d'ailleurs suggéré que c'est le rusé Guiscard qui suggéra à Henri IV de venir s'agenouiller devant Grégoire à Canossa (1077) afin que ce dernier lève son excommunication : « et libre à lui, si le coeur lui en dit, de descendre sur Rome pour y imposer un pape qui mettrait plus d'empressement à le faire empereur (extrait) ».
Là-dessus Robert peut enfin se consacrer à sa marotte favorite : la conquête de Byzance. Et il y va le fou ! Et ça marche au début ! Mais bientôt il se retrouve face au grand Alexis Comnène qui va fonder la dernière grande dynastie byzantine et l'expulser à coup de pied aux fesses. Robert mourra sans voir son vrai rêve achevé.

Les héritiers entrent en scène. Bohémond et Roger Borsa, fils de Robert, vont se disputer ses terres. Bohémond a hérité du sang chaud et de l'envie de conquêtes de son père mais Roger Borsa est soutenu par son oncle Roger de Sicile. Bohémond va finir par se tourner vers l'Orient. Participant majeur de la première croisade, il va y faire son trou en devenant prince d'Antioche.
Roger finit par mourir aussi – en 1101 - et cède la place à son fils Roger II (en fait c'est d'abord le faible Simon qui lui succède mais il meurt rapidement). Bon militaire, excellent politique, il va unifier toutes les possessions normandes d'Italie et profiter d'une nouvelle opposition entre deux papes élus chacun par une partie des Cardinaux : Innocent II et Anaclet II. Il va se prononcer le moins soutenu des deux, Anaclet, et se faire décerner en contrepartie le titre de roi de Sicile en 1130.

Vous le voyez, un second tome à la hauteur du premier. Vivifiant, portant en lui tout l'enthousiasme de la victoire, écrit avec la même verve. On ne peut qu'admirer l'audace, le courage, la ruse, l'intelligence de ceux qu'il n'y a pas si longtemps on appelait encore Barbares.
On atteint là le sommet de la gloire. Mais d'un sommet il faut redescendre. Déjà les brefs portraits des fils de Roger II s'annoncent, dégradant, décadent. Comment le début de la chute sera-t-il décrit ? Dans le mélodrame ? La Tragédie ? L'ironie ?

Diantre ! La suite dans peu de mois !
Commenter  J’apprécie          213



Ont apprécié cette critique (19)voir plus




{* *}